L’attaque d’une voiture particulière par l’aviation israélienne, près de Port-Soudan, a tué les deux occupants.
Le gouvernement de Khartoum envisage de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies après le bombardement par un avion israélien d’une voiture civile à Port-Soudan, dans l'est du Soudan, faisant deux morts de nationalité soudanaise, passagers du véhicule, dont l’identité n’est pas encore révélée.
Selon Mohammed Tahir, le chef de l'assemblée régionale de l'État de la mer Rouge, dont Port-Soudan est le chef-lieu, « un avion a bombardé une petite voiture qui se dirigeait de l'aéroport de Port-Soudan (…) vers la ville. Il y avait deux personnes dans la voiture et elles ont toutes les deux été tuées. Le véhicule a été complètement détruit ». L'avion, non identifié, venait de la mer Rouge et y est retourné après sa frappe, lancée vers 22H00 (19H00 GMT), a-t-il dit.
Pour le ministre soudanais des Affaires étrangères, il s’agit d’une « flagrante agression israélienne ». Selon des sources israéliennes officieuses, le raid a visé des militants du Hamas impliqués dans un trafic d’armes en direction de Gaza. Une accusation démentie par les autorités soudanaises, qui insistent sur la nationalité soudanaise des victimes. Selon Khartoum, l’objectif de cette opération est de torpiller les efforts de rapprochement entre le Soudan et les États-Unis, notamment en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que l’éventuel retrait du Soudan de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, en laissant croire que le Soudan soutient des « mouvements terroristes »
Si le gouvernement israélien a gardé le silence sur cette opération, ce n’est pas le cas de la presse, qui s’en est vantée.L’information a fait la Une des principaux journaux israéliens. « L’armée a mené une attaque au Soudan », titre le quotidien à grand tirage Yédiot Aharonot. « Les appareils venus de la mer Rouge ont liquidé des hommes recherchés en Afrique », a-t-il précisé en citant prudemment des médias étrangers.
« Liquidation au Soudan » annonce pour sa part, Israël HaYom, quotidien gratuit proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Son concurrent Maariv titre sur une « Mystérieuse attaque la nuit dernière au Soudan » en soulignant que les responsables israéliens se sont refusés à tout commentaire. Tsahal n’a ni confirmé, ni infirmé cette information.
Des raids similaires en 2009 au Soudan contre de présumés convois d’armes à destination du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avaient été attribués à l’armée israélienne.