Trois ans après le sommet de Lisbonne, on prend les mêmes et on recommence. Cette fois, une déclaration et un plan d’action pour la stratégie Afrique-Union européenne (UE) ont été adoptés les 29 et 30 novembre à Tripoli. Cinquante milliards d’euros ont été promis pour soutenir le partenariat d’ici 2013, dans huit domaines : paix et sécurité, gouvernance et droits de l’homme, commerce et intégration régionale, objectifs du millénaire pour le développement, énergie, changement climatique, migration et emploi, sciences et société de l’information.
Mais ces belles promesses ont été ternies par quelques couacs : à l’ouverture, Mouammar Kadhafi, l’hôte dudit sommet, a estimé que les tentatives de mettre en place un partenariat économique euro-africain étaient « restées sur le papier » et que l’Afrique avait d’autres alternatives, citant l’Amérique latine, la Chine et l’Inde, « qui n’interviennent pas dans nos affaires intérieures ». Allusion aux pressions faites par les Européens pour que le président soudanais Omar al-Bachir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, ne vienne pas au sommet. Autre couac : sur le plan commercial, les accords de partenariat économique censés introduire le libre-échange en vingt-cinq ans sont dans l’impasse, a constaté le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui a épinglé le manque d’investissements européens en Afrique. Enfin, en ces temps de crise financière que traverse l’Europe – comme en témoignent les cas grec et irlandais –, nombre de participants doutaient que l’UE puisse remplir la totalité des engagements pris à Tripoli.