Les forces fidèles à Laurent Gbagbo harcèlent leurs voisins, les diplomates français.
Le président ivoirien sortant, retranché dans son bunker mitoyen de la résidence de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire avec des centaines de soldats de ses troupes d'élites et de mercenaires suréquipés, constitue un os dans la gorge du président Alassane Ouattara, qui a décidé de le soumettre à un blocus. C'est un également un gros problème pour l'ambassadeur français Jean-Marc Simon, obligé de ne dormir désormais que d'un seul œil. L'information véhiculée par l'ancienne puissance coloniale selon laquelle, « le 8 avril, à 16 heures locales (17 heures à Paris), la résidence (de l'ambassadeur de France à Abidjan) a été visée par deux obus de mortier et par une roquette provenant des positions des forces toujours fidèles à Laurent Gbagbo », indique clairement que Gbagbo joue désormais au chat et à la souris avec la France, et n'est guère disposé à laisser le diplomate français jouir d'une quelconque quiétude au moment où lui-même a le sommeil troublé.
Décidé à résister jusqu'au bout, et n'ayant pas encore renoncé à reconquérir son pouvoir perdu dans les urnes le 28 novembre dernier, Gbagbo veut obliger l'ambassadeur et son personnel à déménager, dans le but de desserrer l'étau qui se referme davantage chaque jour autour de lui. Tout indique, convergent diverses sources à Abidjan, que les actes de harcèlement des forces pro-Gbagbo dont personne ne connaît ni le nombre exact ni l'équipement réel, se poursuivront avec, pour objectif, de détruire le bâtiment et de pousser la France à des actes de représailles qui sonnerait la mobilisation des jeunes patriotes de Charles Blé Goudé, comme en 2004.Comme quoi, il ne faut jamais vendre la peau d'un Woody (garçon en langue bété ethnie de Gbagbo) avant de l'avoir tué.