Charles Taylor devrait purger sa peine en Grande-Bretagne, en vertu d’un accord de délocalisation conclu avec la Sierra-Leone et le Liberia destiné à préserver la concorde civile.
L’ancien président du Liberia, Charles Taylor, a été condamné à cinquante années d’emprisonnement par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il a été reconnu coupable d’avoir encouragé et planifié certains crimes les plus haineux et les plus révoltants jamais commis en Afrique subsaharienne.
Tranquillement installé dans son propre palais présidentiel, à Monrovia, capitale libérienne, il tirait les ficelles d’une rébellion particulièrement violente à l’oeuvre dans le pays voisin. Armés par ses soins, les combattants sierra-léonais dont la plupart, raflés en bas âge dans les villages, n’étaient encore que des adolescents, tuaient, pillaient, violaient leurs pairs, parfois même leur propre famille. « Manche courte » pour une amputation au coude, « manche longue » pour une amputation au poignet, la mutilation était de mise pour tous les adultes susceptibles de voter : telle était la méthode de terreur du Front révolutionnaire uni (RUF), le principal groupe rebelle commandé par l’ami de toujours du président Taylor, feu Foday Sankoh, finalement décédé d’un cancer en prison, avant même d’avoir été jugé.
L’avocat général avait réclamé quatre-vingt ans de prison pour Taylor, une peine jugée « disproportionnée et excessive » par la défense. Il reste encore au condamné la possibilité de faire appel.