"J'ai gagné cette élection. je suis le président élu des Béninois", a déclaré l'opposant Adrien Houngbédji, candidat malheureux à la présidentielle béninoise du 13 mars dans une adresse à ses "chers compatriotes". Il réagissait ainsi à la validation, tôt le 21 mars, par le Conseil constitutionnel, de la victoire du président sortant Thomas Boni Yayi au premier tour, avec un score d'environ 53 %, de loin supérieur aux près de 36 % attribués au leader de la coalition L'Union fait la nation (UN), assemblage hétéroclite de formations politiques opposées au chef de l'Etat sortant.
"Les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle et entérinant tout ce qui précède (les fraudes et irrégularités supposées, NDLR), ne sont qu'une preuve supplémentaire du grand complot ourdi contre la démocratie dans notre pays", a souligné le candidat malheureux qui a prévenu: "Jamais je n'accepterai ces résultats. je les rejette comme nuls et non avenus. ce combat n'est pas celui d'un homme (…), ce combat est celui de notre peuple contre la liquidation programmée de la démocratie".
Adrien Houngbédji a ensuite lancé un appel à la contestation générale: "J'invite tous les partis politiques et alliances de partis, tous les candidats, tous les syndicats, toutes les organisations de la société civile, tous les électeurs, tous les Béninois à s'opposer par tous les moyens à leur portée, à la liquidation des acquis de la conférence nationale". Cet appel sera-t-il suivi? La crainte d'un remake au Bénin du drame post-électoral ivoirien hante les esprits. Pour certains observateurs, l'objectif non avoué du camp Houngbédji serait de contraindre le chef de l'Etat réélu à un partage du pouvoir à la kenyane, qui sauverait les meubles d'une coalition qui se sent humiliée. Une lecture que démentent les radicaux de l'opposition, déterminés à se faire entendre par tous les moyens. Il reste à savoir si les forces de maintien de l'ordre disséminées à travers le pays, laisseront faire.