Laurent Gbagbo ne se soumettra à aucune décision contraignante qui pourrait être prise à Addis-Abeba, il l’a déjà annoncé.
Convoquée par l'Union africaine (UA), la réunion sur la Côte d'Ivoire prévue le 10 mars au siège de l'organisation panafricaine à Addis-Abeba risque de tourner court. Les divergences entre les cinq chefs d'Etat composant le panel constitué par l'UA pour démêler la crise post-électorale sanglante qui secoue le pays depuis le scrutin du 28 novembre dernier ne sont sont pas atténuées. Laurent Gbagbo, président sortant déclaré vainqueur par une décision controversée du Conseil constitutionnel ivoirien sera absent. Ces éléments portent un coup sévère à cette énième tentative de médiation entre le chef de l'Etat sortant et l'ex-premier ministre Alassane Ouattara, déclaré élu par une décision de la Commission électorale autonome avalisée par les nations unies, mais contestée par les pro-Gbagbo.
En se faisant remplacer par le chef de son parti, Pascal Affi N'guessan et son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, connus pour leurs positions radicales et leurs harangues contre la communauté internationale, Laurent Gbagbo envoie un message clair à l'UA. Annoncées comme contraignantes pour les deux parties en conflit, les décisions qui seront annoncées à Addis-Abeba en présence (probablement) d'Alassane Ouattara qui, lui, a répondu favorablement à l'invitation de l'organisation, ne l'engageront en rien si elles tendent à installer Ouattara au palais présidentiel.
A la veille de la rencontre, Alcide Djédjé a tenu toutefois à rassurer les militants pro-gbagbo de plus en plus nerveux à Abidjan ces derniers jours, de ce que le président sortant disposerait d'au moins sept alliés au sein de l'Union africaine, dont le Sud-Africain jacob Zuma, ce qui, implicitement, rendrait impossible toute décision défavorable au président sortant. L'UA, qui s'est donnée jusqu'au 31 mars pour résoudre la crise ivoirienne, appréciera.