Le président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping, a rencontré Laurent Gbagbo à son arrivée à Abidjan, ce 5 mars au matin. Il est porteur d’un message du panel des chefs d’Etats.
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a rencontré Laurent Gbagbo pour lui délivrer le "message" provenant du panel de cinq chefs d'Etats de l'UA nommés comme médiateurs dans la crise ivoirienne. Il doit enchaîner avec une rencontre à l'hôtel du Golf, avec Alassane Ouattara puis, démarche moins fréquente depuis le début de la crise, il doit également voir Paul Yao N'Dré, le président de la Cour constitutionnelle.
Que peut-il faire que les cinq autres – ou plus exactement les quatre autres, puisque le président burkinabè Blaise Compaoré n'a pas pu se rendre à Abidjan – n'ont pas déjà fait ? Nul ne le sait encore car le "message" a été soigneusement tenu secret. Toujours est-il que cette intervention fait l'effet d'une "médiation de la dernière chance" alors que les troupes et les partisans de l'un et l'autre camp s'affrontent sporadiquement, rêvant d'en découdre "pour de bon" à brève échéance.
Déjà, des exactions terribles sont commises, comme cette échauffourée dans le quartier d'Abobo, jeudi 3 mars, qui s'est conclue par la mort de sept "mamans", comme on dit à Abidjan, sept femmes qui participaient à une manifestation et sur lesquelles ont tiré les Forces de défense et de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo. La population, tant d'un côté que de l'autre, redoute l'escalade de la violence.