Scrutin transparent, taux de participation correct, absence de contestation des résultats, l’élection présidentielle du 12 mars ouvre la voie de la démocratie et de l’alternance au Niger.
Près de 58 % des électeurs nigériens ont voté pour Mahamadou Issoufou, 59 ans, opposant historique aux différents pouvoirs qui se sont succédés à la tête du Niger.
Au terme d'une période de transition d'un an et conformément à sa promesse, le général Salou Djibo rend le pouvoir à un civil, élu en toute transparence, comme le confirment tous les observateurs de ce scrutin. Peut-on désormais croire en un avenir stable pour le Niger ? C'est le souhait qu'a formulé le nouveau président élu, dont l'investiture se déroulera le 6 avril. C'est également le souhait de la population, fatiguée des soubresauts que connaît sa politique depuis une vingtaine d'années.
Reste au nouveau venu à mettre en oeuvre toutes ses promesses. Si les Nigériens croient en lui, c'est qu'il représente une alternance de bon aloi par rapport à la classe politique qui était jusqu'à présent aux affaires. Mais la bonne réputation et la nouveauté ne font pas tout. Il va lui falloir s'attaquer aux problèmes du pays, à commencer par celui de sa suffisance alimentaire. Paradoxalement, cet Etat au sous-sol riche en uranium, qui a conclu un contrat intéressant avec la multinationale Areva pour l'exploitation de cette ressource et l'ouverture d'une grande mine dans la région d'Imouraren (Nord), ne parvient pas à nourrir toute sa population. Ce sera certainement l'un des premiers défis auquel se confrontera Mahamadou Issoufou.