L’envoi d’un navire de guerre sud-africain au large des côtes ivoiriennes n’est pas du goût de la Cedeao, qui préfère épuiser toutes les voies diplomatiques avant d’en venir aux menaces.
Le président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), James Victor Gbeho, a sévèrement critiqué, le 9 février dernier, l’Afrique du Sud pour avoir envoyé un navire de guerre dans les eaux internationales face à la Côte d’Ivoire. « Cela ne peut que compliquer les choses dans l’avenir », a-t-il déclaré à Abuja, au Nigéria, où se trouve le siège de l’organisation. « La solidarité qui est née entre nous, dans la communauté internationale, est en train de s’éroder rapidement à cause de certains pays qui agissent de leur côté et ne respectent pas les décision déjà prises », a-t-il dit. Le porte-parole du ministère sud-africain de la Défense, Siphiwe Dlamini, a assuré qu’il ne s’agissait pas d’apporter un soutien militaire à Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara. Il s’agissait, selon lui, d’un entrainement de routine, dans les eaux internationales. À la différence de l’Union africaine, l’Afrique du Sud n’a pas reconnu Ouattara comme le président ivoirien élu et a préconisé que les voix soient recomptées. Jacob Zuma, le président sud-africain, a affirmé qu’il ne soutenait pas Laurent Gbagbo et que l’Afrique du Sud reste un « médiateur neutre ». Cependant, dans les faits, Pretoria ne cache pas sa préférence pour Gbagbo et à l’heure où une intervention armée ou un blocage naval, comme l’a préconisé Odein Ajumogobia, ministre nigérian des Affaires étrangères, sont fortement suggérés par certains, l’envoi d’un navire de guerre à proximité des Côtes ivoiriennes ne peux que mettre de l’huile sur le feu.