La situation militaire à Abidjan était toujours confuse mardi 5 avril au matin. Les forces françaises aériennes sont intervenues.
Après quelques jours de réflexion, où les différentes stratégies ont été évaluées par les forces en présence, à savoir le camp du président Ouattara, l'Union africaine, les Nations unies et les Français, le secrétaire général de l'Onu, Ban ki-Moon a demandé, par lettre, à la France de mettre en oeuvre ses moyens militaires aériens pour, dans un premier temps, anéantir les armes lourdes du camp Gbagbo en action à Abidjan. La justification de cette opération est d'empêcher les tirs non pas sur les combattants, mais à distance et sur les quartiers habités par les civils qui n'ont pas encore fui. C'est donc avec des hélicoptères, choisis pour leur capacité à approcher au plus près de leurs objectifs et sensés être plus précis dans leurs tirs, donc moins susceptibles de provoquer des "dommages collatéraux" que les batteries des militaires pro-Gbagbo ont été détruites.
Les troupes au sol, dans lesquelles il n'y aurait aucun Occidental, se livrent donc désormais à un corps à corps qui fait de nombreuses victimes. L'acharnement est le même d'un côté et de l'autre. La Radio télévision ivoirienne (RTI), reprise un temps aux Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) d'Alassane Ouattara par leurs adversaires, a été récupérée, au prix d'un grand nombre de tués de part et d'autre. Les FRCI font également état de la prise de la résidence de Laurent Gbagbo, mais celui-ci ne s'y trouvait pas.
Le président Barack Obama a, au matin du 5 avril, exhorté une nouvelle fois Laurent Gbagbo de se rendre, mais il ne semble toujours pas avoir été entendu. La communauté interafricaine n'a fait, pour l'instant, aucun commentaire. L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris affirme que Laurent Gbagbo tenterait de négocier sa reddition, mais de nombreuses informations font état du fait qu'il demeure introuvable. On peut s'interroger sur les motivations qui ont poussé le président sortant Laurent Gbagbo a laisser se dégrader la situation politique jusqu'à jeter les uns contre les autres les Ivoiriens qu'il disait vouloir gouverner dans leur ensemble.