La Mauritanie s’est équipée en véhicules tout-terrain, avions et autres moyens de détection pour traquer les terroristes, le grand bantisme et les trafiquants de drogue sévissant sur son territoire et ceux venant des pays voisins, a annoncé le président Mohammed Abdelaziz dans un discours à la Nation. De nouvelles bases opérationnelles ont été par ailleurs installées aux frontières du pays pour surveiller et contenir les bandes terroristes armées venant notamment du Mali et du Niger. La Mauritanie s'est portée en première ligne pour entraver le projet d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) de « sanctuariser » la région du Sahel à son profit. En octobre dernier, son armée n’a pas hésité à effectuer un raid en profondeur au Mali pour, selon un porte-parole, faire échouer une attaque d’envergure contre son territoire et tenter – sans le réussir — de libérer un otage français. Les Mauritaniens, assistés par l’armée française, s’emploient depuis à augmenter leurs capacités de renseignement et de coordonner leurs opérations avec leurs voisins dans cette lutte qui s’annonce longue et difficile. Selon diverses sources, l’AQMI disposerait d’un « corps de bataille » de 400 à 800 éléments répartis en petits groupes dans le désert. Mais ces groupes sont très mobiles, insaisissables, et ils s’appuient sur des réseaux tribuaux, commerciaux et du crime, qui leur fournissent informations, guetteurs et caches. Leur puissance financière s’est accrue grâce aux rançons perçues après la libération de leurs otages européens. Leur trésor de guerre est estimé entre 50 et 70 millions euros. Cinq français, un Togolais et un Malgache, enlevés mi-septembre au Niger sur le site du groupe français d’uranium Areva, sont encore entre leurs mains. Le chef présumé d’AQMI, Mossaab Abdel-Wadoud – alias Abdelmalek Droukdal –, a récemment demandé à Paris de négocier directement leur libération avec le chef suprême d’Al Qaïda, Oussama Ben Laden.