Le président centrafricain François Bozizé a refusé l’offre de l’opposition de prolonger son mandat moyennant un accord politique consensuel sur la période de transition.
Il a préféré faire voter une loi de modification constitutionnelle l’autorisant à rester au pouvoir jusqu’à la tenue de la prochaine élection présidentielle. La communauté internationale, qui participe au comité de pilotage des élections, exige la présentation par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d’un chronogramme accepté par toutes les parties en lice et ne dépassant pas le 31 décembre 2010, faute de quoi elle refusera de financer les élections. L’opposition, quant à elle, exige un accord politique et la publication du rapport d’audit sur la gestion de la Céni.
La vie est difficile pour les membres de l’opposition qui résident à Bangui. L’ancien premier ministre Martin Ziguélé est constamment soumis à des tracasseries administratives, au point qu’il est empêché de voyager. L’ex-ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth (photo), président de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), est, lui, toujours logé près de l’aéroport au camp M’Poko et sous la protection de la Fomac, les forces armées de la Communauté monétaire de l’Afrique centrale. Le 7 mai dernier, le président Bozizé a informé le général de brigade camerounais Hector-Marie Tchémo, commandant la Fomac, qu’il fallait que Jean-Jacques Démafouth quitte le camp. Le général Tchémo a refusé de le laisser partir, renvoyant Bozizé aux chefs d’État d’Afrique centrale, seules autorités à même de décider de la fin de sa mission de protection. Lorsqu’il se déplace en ville, Démafouth est sans cesse pisté par un véhicule et tout le monde sait, à Bangui comme ailleurs, que sa vie est en danger.