L’absence des cinq ministres de l’opposition au Conseil des ministres nommés dans le gouvernement d’union nationale ne semble pas être un obstacle à la future élection.
Le gouvernement d’union nationale présenté le 21 novembre à Antananarivo, malgré l’absence de cinq représentants de l’opposition pourtant nommés ministres, est censé constituer une étape importante vers l’organisation d’élections générales. En plus du premier ministre de consensus Omer Beriziky, il est composé de trente-cinq membres, dont deux vice-premiers ministres et Pierrot Botazaza, chargé de l’Économie et de l’Industrie, qui avait été proposé au poste de chef de gouvernement par le président évincé Marc Ravalomanana. Ce dernier, toujours exilé en Afrique du Sud, a contesté cette nomination et récusé les deux personnalités issues de son camp présentes à la présentation du gouvernement. Les mouvances d’Albert Zafy et de l’ancien premier-ministre Monja Roindefo sont dans le même cas : elles ont obtenu des postes (douze pour les trois mouvances), mais pas ceux réclamés, et leurs titulaires ont refusé d’assister à la cérémonie.
La formation du gouvernement s’inscrit dans le processus de sortie de la crise qui secoue le pays depuis début 2009. Le 17 septembre, dix groupements politiques ont signé une feuille de route élaborée par la Communauté de développement d'Afrique australe qui dirige la médiation. L'ex-président Didier Ratsiraka, en exil en France depuis 2002, a, lui, jugé le moment opportun pour annoncer son retour définitif à Madagascar. Quant à la France, elle « salue le caractère inclusif et consensuel de ce gouvernement de transition ». Le Quai d’Orsay a parlé d'« avancée majeure », et estimé que les « conditions sont à présent remplies pour que la communauté internationale reprenne progressivement son aide à Madagascar ».