Ouattara opterait-il pour une politique revancharde ?
Après les critiques acerbes et répétées d’Amnesty international et de Human Rights Watch au sujet des conditions juridiques floues de la mise en résidence surveillée de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et sa femme Simone, l’ex-couple présidentiel vient d’être inculpé de crimes économiques et placé en détention provisoire, a annoncé jeudi le procureur de la République d’Abidjan Simplice Kouadio Koffi.
L’ex-président Laurent Gbagbo, en résidence surveillée à Korhogo (nord) a été notamment accusé jeudi de vol aggravé, d’atteinte à l’économie nationale, de détournement de fonds publics et de pillage, alors que son épouse Simone, détenue à Odienné (nord-est), est accusée de concussion, a déclaré M. Koffi devant la presse.
Le couple a été arrêté le 11 avril par les forces d’Alassane Ouattara soutenues par la France, au terme de deux semaines d’affrontements.
Au moins 70 responsables du camp Gbagbo ont été inculpés par des procureurs civils ou militaires. La justice ivoirienne leur reproche, entre autres, les faits présumés de crimes de sang, de participation à des bandes armées, d’atteinte à la sûreté de l’État, de crimes économiques, de détournements de biens de l’État, etc. En dépit de fréquentes promesses d’une justice impartiale, le gouvernement Ouattara n’a inculpé aucun membre des Forces républicaines.
M. Ouattara souhaite que la Cour pénale internationale (CPI) accuse le couple présidentiel et le transfère à La Haye mais la CPI n’a pas encore officiellement ouvert une enquête sur la crise postélectorale en Côte d’Ivoire qui a causé la mort d’au moins 3000 personnes.
Les organisations de défense des droits de l’Homme présentes dans le pays ont toutes documenté des cas de crimes de guerre et d’actes pouvant être considérés comme des crimes contre l’humanité, commis par les forces des deux camps (Gbagbo et Ouattara).
Auteur : AFRISCOOP