En exil au Sénégal depuis 1990 et accusé de crimes de guerre et contre l’humanité pendant les huit années de sa présidence (1982-1990), l’ancien président du Tchad, Hissen Habré, a admis que des exactions ont bien été commises sous son régime et demande à être jugé par une juridiction internationale indépendante. Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) réuni en Conférence, fin juin, à Malabon (Guinée équatoriale) avaient renouvelé la demande de l’organisation continentale au Sénégal de juger Hissen Habré ou de l’extrader. Ce dernier devait être renvoyé dans son pays le 11 juillet. Cependant, les autorités sénégalaises ont annulé cette décision sur la demande de Navi Pillay, le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. À Dakar, Hissen Habré a déclaré qu’il ne niait pas que sous son régime « il y a eu des dérives ou ce qu’on appelle des bavures. » Mais il se défausse, d’une certaine manière. Quand il est arrivé au pouvoir, a-t-il expliqué, « chaque tendance avait son territoire, son État, son armée et son administration. (…) Dans un tel pays, en proie à la guerre, forcément tout le monde n’est pas saint dans l’armée, dans la police et dans la gendarmerie ». Il a exprimé son accord pour être jugé par « une justice internationale indépendante », à condition que « tous les tchadiens à qui on reproche quelque chose viennent se présenter devant cette juridiction. Y compris les anciens présidents du Tchad. »