Les Îles des Seychelles intraitables contre la piraterie martitime
La Cour suprême des Seychelles a condamné, le 15 juillet, six pirates somaliens à 24 ans de prison pour avoir pris en otages des pêcheurs seychellois à bord du bateau de pêche Gloria, en avril dernier. Les pirates ont, également, été condamnés à 18 ans pour avoir tenté de lancer une attaque contre les navires gardes-côtes Andromaque et La Flèche qui étaient intervenus pour sauver les pêcheurs et les libérer. Les deux peines sont cumulables. Un accord signé entre les autorités somaliennes et seychelloises permettra, sans doute, aux pirates d’exécuter la peine dans leur pays. Ce ne sont pas les premiers pirates somaliens arrêtés dans les eaux territoriales seychelloises et jugés par la Cour suprême des Seychelles. L’archipel est en première ligne, les pirates opérant principalement dans leurs eaux territoriales fréquentées par les navires de pêche espagnols et français qui ont des licences avec les Seychelles, et par les cargos qui empruntent les couloirs de navigation dans cette zone de l’océan Indien.
Le premier procès s’est tenu il y a un an. Onze Somaliens avaient été condamnés aux mêmes motifs à dix ans de prison. En décembre 2010, il y avait 55 Somaliens en prison aux Seychelles – soit 12,6% de la population carcérale nationale – pour des peines allant de 10 à 22 ans. « On ne peut pas tout faire ! » avait alors déclaré Joël Morgan, ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et des Transports, appelant la communauté internationale à prendre ses responsabilités. Depuis le début de l’année, des pirates ont été jugés dans divers pays, dont le Kenya, l’Espagne ou encore les États-Unis où, en mars dernier, cinq d’entre eux ont été condamnés à la perpétuité, peine la plus lourde jamais prononcée dans le pays contre des pirates depuis deux cents ans. Ils s’étaient attaqués à un navire de la marine américaine dans les eaux seychelloises en avril 2010. Au Yémen, six pirates somaliens ont été condamnés à mort pour une tentative de détournement d’un pétrolier yéménite qui avait fait deux morts. En plaidant coupables de prise d’otages et de piraterie, aux États-Unis, les pirates qui avaient enlevé un yacht au large d’Oman, et tué quatre Américains, évitent la peine de mort. Le S/V Quest avait été capturé le 18 février, ses propriétaires Jean et Scott Adam, un couple de navigateurs californiens, et leurs invités, Phyllis Macay et Bob Riggle, faisaient une croisière les menant de l’Inde à Djibouti.
Ces condamnations de plus en plus lourdes, ne découragent cependant pas les pirates. Ils attaquent dans un rayon toujours plus large et les rançons sont de plus en plus élevées. Aux Seychelles, on ne cache pas l’inquiétude de voir des esquifs s’approcher de certaines îles et si la coopération internationale se renforce autour de la lutte contre la piraterie, les forces en présence dans cette partie de l’océan Indien n’arrivent toujours pas à mettre fin à cette forme moderne de grand banditisme. La solution se trouve sans aucun doute, en Somalie même, comme l’a souligné à plusieurs reprises, James Michel, le président seychellois.