Un nouveau gouvernement a été nommé, mais il ne fait pas l’unanimité : l’un de ses membres vient déjà de démissionner.
A peine formé, après de laborieuses tractations et marchandages qui ont duré près de cinq mois, le nouveau gouvernement libanais présidé par Najib Mikati vient de subir une première défection, celle du député druze Talal Arslane. Ce dernier, allié du Hezbollah et adversaire historique du leader druze Walid Joumblatt, a motivé sa démission du nouveau gouvernement par la représentation insuffisante des minorités. « Je présente ma démission du gouvernement du dénommé Najib Mikati, a annoncé M. Arlsane dans une conférence de presse peu après l'annonce du gouvernement où il avait été nommé ministre d'Etat, pour protester contre le fait que M. Mikati ne m’a pas accordé un portefeuille clé », a-t-il déclaré, accusant le nouveau Premier ministre, un sunnite, de traiter les minorités religieuses au Liban de manière inappropriée. Le système libanais est en effet basé sur des quotas communautaires qui garantissent un équilibre délicat entre les dix-huit confessions chrétiennes et musulmanes du pays.?Les Druzes sont une minorité musulmane hétérodoxe du Proche-Orient.? « Je n'accepte pas que les minorités soient traitées de cette façon, a lancé M. Arslane. Je n'accepte pas de participer à un gouvernement où Najib Mikati dit que les Druzes n'ont pas le droit d'obtenir des portefeuilles souverains (Intérieur, Défense, Affaires étrangères, etc. ndlr) », a-t-il assuré.?
La coalition du Hezbollah a obtenu 19 portefeuilles contre 11 pour les partisans du président de la République Michel Sleimane, de M. Mikati et du leader druze Walid Joumblatt, considérés comme neutres.
La formation du nouveau gouvernement a été annoncée après la réunion tripartite organisée entre le président libanais, Michel Sleimane, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre désigné, Najib Mikati.
Le nouveau cabinet est boycotté par le camp de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, désormais en minorité parlementaire et dans l'opposition. En janvier, le Hezbollah et ses alliés s'étaient retirés du gouvernement, en raison de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, pour lequel le parti chiite est soupçonné.