La présence militaire américaine devrait se renforcer en Australie.
La visite de Barack Obama en Australie, le 16 novembre dernier, a confirmé les craintes des Australiens de voir la présence militaire américaine renforcée dans leur pays. Le Premier ministre, Julia Gillard, a, à cette occasion, annoncé son accord pour la venue d’une force de frappe de 250 Marines dès 2012, et 2500 dans les prochaines années, sur la base de Darwin. Cette décision est à replacer dans le cadre de la stratégie militaire d’Obama dans la région Asie-Pacifique et comme une réponse et un avertissement face à la montée en puissance de la Chine, y compris sur le plan militaire. « Nous sommes deux pays du Pacifique, et avec cette visite dans la région, je signifie clairement que les États-Unis renforcent leur engagement dans l’ensemble de l’Asie-Pacifique. Le second message que j’essaye de faire passer est que nous sommes ici pour y rester », a déclaré le président américain. Les deux tiers des Marines américain sont positionnés dans la région, notamment au Japon (40 000 hommes) et en Corée du Sud 28 000), ainsi que dans l’île américaine de Guam. Les forces américaines utilisent les infrastructures militaires australiennes depuis soixante ans. Tous les deux ans, un exercice militaire conjoint Australie-États-Unis, Talisman Sabre, est organisé à Shoalwater Bay (Queensland), pour un coût de 100 millions de dollars. Le budget australien de la Défense s’élève à 32 milliards de dollars/an, les dépenses militaires représentent 10% des dépenses du gouvernement fédéral. L’Australie, surarmée en équipements américains, a dépensé 10 milliards de dollars dans la guerre en Afghanistan. En revanche, le coût de la reconstruction du Queensland, après les inondations dévastatrices et le cyclone Yasi, en 2011, est évalué à 5 milliards de dollars que le gouvernment fédéral prélève sur les budgets de l’éducation, l’environnement et de logement. C’est ce que dénoncent les opposants à la présence américaine qui réclament une « économie de paix basée sur la création d’emplois, la santé publique, l’éducation, le logement et les programmes environnementaux. »