Officiellement, le nouveau pouvoir égyptien détenu jusqu’ici par le Conseil militaire suprême, ne veut pas intervenir militairement dans la coalition occidentale contre la Libye. Il a pourtant bien voté la résolution de la Ligue arabe demandant au Conseil de sécurité de l’Onu d’instaurer une zone d’exclusion aérienne pour « protéger le peuple libyen ». C’est cette résolution, rejettée par l’Algérie et la Syrie, qui a permis à la France et au Royaume-Uni, d’arracher au Conseil de sécurité la résolution 1973 qui donne mandat à tous les Etats membres qui le souhaiterait, de venir en aide au peuple libyen en utilisant tous les moyens, y compris militaires, contre son bourreau. A l’exception de l’occupation du territoire. Les monarchies du Golfe, pourtant engagées dans une expédition militaire contre le peuple de Bahrein, en révolte contre son monarque de droit divin, avaient trouvé suffisemment d’énergie et de ressources pour voler au secours de l’Occident dans sa croisade contre la Libye.
Avec la chute de Moubarak, qui ne refusait rien à ses protecteurs américains et européens (Irak, Gaza..), le pouvoir militaire égyptien, occupé par l’organisation d’un réferundum sur une révision constitutionnelle, ne voulait pas heurter l’opinion publique en mettant son armée, comme l’ont fait le Qatar et les Emirats arabes unis, au service de la stratégie occidentale. Du moins publiquement. Car à en croire le quotidien américain, Wall Street Journal, l’Égypte serait en train de fournir des armes aux insurgés libyens pour combattre les forces du colonel Mouamar Khadafi. Et ce, malgré l’embargo sur les armes décrété le 26 février par les Nations Unies.
C’est un porte-parole des insurgés, un certain Mustapha Al-Gherryani, qui aurait confirmé au journal américain que les résistants achetaient des armes, mais qu’il refusait de divulguer leurs provenances ni les types d’armes fournis.
Cependant, et toujours selon Wall Street Journal, les armes égyptiennes livrées sont des armes légères tels que les fusils d’assaut.
Wall Street Journal affirme aussi que Washington est au courant de ces livraisons depuis plusieurs jours, alors que le Pentagone n’avait toujours pas réagi.
Après la signature de la paix séparée égypto-israélienne en 1979, l’Egypte de Sadate avait failli envahir la Libye. Les Etats-Unis s’y étaient alors vigoureusement opposés.
Rappelons que pour le moment, le Qatar et les Emirats sont les seuls pays arabes à avoir annoncé sa participation directe aux opérations militaires et que la Tunisie, autre voisin de la Libye, a annoncé un refus catégorique d’une manière ou d’une autre à toute intervention militaire dans ce pays.