Les Etats-Unis sont « très reconnaissants pour l’excellente coopération de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurité »
On assiste depuis un certain temps à ballet diplomatique intense entre Alger et Washington. Depuis le déclenchement des « Printemps arabes », les responsables des deux pays se consultent régulièrement. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères s’était récemment rendu aux Etats-Unis (2-3 mai dernier) où il été reçu par la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, ainsi que d’autres responsables et officiels américains. A cet égard, Mme Clinton, qui est attendue pour une visite en Algérie durant 2011, n’a pas manqué de louer la coopération entre les deux pays notamment en matière de lutte contre le terrorisme.
Les Etats-Unis sont "très reconnaissants pour l’excellente coopération que nous recevons (de l’Algérie) en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurité, ainsi que sur une liste croissante de questions bilatérales qui sont importantes", a-t-elle déclaré à la presse à l’occasion de cette rencontre.
Elle avait ajouté que les relations entre les deux pays « continuent à connaître une dynamique de renforcement de plus en plus active, confirmée par les multiples visites croisées des responsables des deux pays dont celle du Ministre des Affaires étrangères, Mourad MEDELCI, à Washington ».
Quelques mois plus tard,Raymond Maxwell, secrétaire d'État américain adjoint chargé du Maghreb, s’est rendu à Alger début novembre pour constater l’excellence des relations entre les deux pays.
Lors d’un point de presse tenu dans la capitale algérienne, Raymond Maxwell a fait le point sur la coopération entre les deux pays. « Dans mon Département, souligne-t-il, nous avons une position unique. Ayant suivi de près la situation en Tunisie, en Égypte et les manifestations en Libye. Il est très facile de constater que les gouvernements algérien et marocain ont choisi la bonne voie. Ils ont adopté des réformes politiques et devancé l'émergence possible de manifestations. » Il a qualifié l’Algérie comme pays « allié » des Etats-Unis et à ce titre « ils ne peuvent être indifférents au sort d’un allié. »
Sur les frontières algéro?marocaines fermées depuis 1994, M. Maxwell a souligné que les États-Unis étaient « amis » avec les deux pays et qu'ils souhaiteraient que ses amis le soient aussi entre eux. « Notre intérêt principal est la stabilité régionale. Cela dicte que les pays de la région doivent s'entendre », a?t?il noté.
En réponse à une question sur la vente par son pays de matériel militaire et de haute technologie au Maroc, Raymond Maxwell a assuré que « les États-Unis ne sont pas là pour fournir du matériel militaire pour provoquer une guerre régionale ». « Si on pensait que la vente de matériel de haute technologie au Maroc allait porter atteinte à la stabilité de la région, on ne l'aurait pas fait », a?t?il affirmé. D'ailleurs, les États-Unis cherchent actuellement des voies en vue de vendre à l'Algérie des équipements militaires entrant dans le cadre de la lutte antiterroriste. « Nous sommes en train de définir les voies et moyens de vendre des équipements militaires à l'Algérie dans le cadre de la lutte antiterroriste », a?t?il précisé. « Les efforts des États?Unis visent à stopper la propagation des activités d'AQMI (Al?Qaïda au Maghreb islamique) dans la région et lutter contre le trafic de drogue, d'êtres humains et toutes sortes de trafics », a ajouté le responsable américain.
Commentant les derniers développements en Tunisie et en Libye,Raymond Maxwell a souligné que« ce qui nous préoccupe n'est pas l'identité religieuse de ces nouveaux gouvernements (…) Les peuples de ces pays sont libres de choisir leurs dirigeants », a indiqué ce haut responsable américain en réponse à une question sur le danger de l'émergence de gouvernements théocratiques dans la région dans le sillage du printemps arabe. Le plus important, selon lui, est le respect d'un certain nombre de principes démocratiques dont la protection des minorités et les droits des femmes. « Nous suivons de près les événements et nous réagirons au moment où ça se passera », a?t?il dit.
Cette visite de Maxwell, précède une importante visite que M. Abdelkader Messahel, leministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, effectuera lundi et mardi une visite à Washington pour participer à des discussions plurilatérales qui réuniront les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) et des officiels américains de haut rang, indique vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Ces officiels américains représentent plusieurs départements de l’administration américaine, notamment le département d’Etat, de la Justice, de la Défense, de l’Intérieur et du Conseil national de sécurité, précise la même source.
Cette réunion, qui verra également la participation des ministres des Affaires étrangères du Mali, de la Mauritanie et du Niger, entre dans le cadre du suivi de la conférence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement qui s’est tenue les 7 et 8 septembre 2011 et qui a rassemblé les pays du champ et les partenaires extra-régionaux dont une importante délégation américaine de haut rang, souligne le communiqué.
Cette conférence avait permis de dégager un ensemble de principes directeurs qui structurent et organisent le partenariat dans les domaines cruciaux du développement et de la sécurité entre les pays de la région et leurs partenaires, notamment ceux de l’appropriation, de l’indivisibilité de la sécurité et du développement et de la complémentarité entre les différentes stratégies et approches concernant le Sahel avec la stratégie conçue et mise en oeuvre par les pays du champ, rappelle le ministère.
(Avec les agences de presse)