Dans l’attente de l’acte d’accusation que le Tribunal spécial international sur le Liban, chargé de juger les assassins présumés de l’ancien président du Conseil, Rafic Hariri, s’apprête à rendre public, et qui serait accablant pour le Hezbollah libanais et la Syrie, le nouveau commandement unifié des opérations du Hezbollah s’y prépare fébrilement. Selon le bulletin confidentiel Intelligence on line (IOL), généralement bien informé, si des cadres du mouvement sont impliqués par cette cour pénale spéciale – où des magistrats libanais siègent – dans l’assassinat de Rafic Hariri, tout sera fait pour empêcher leur arrestation. Selon l’IOL, des scénarios de riposte ont été mis en place, prévoyant notamment l’occupation de secteurs stratégiques de Beyrouth. Tous ces préparatifs seraient coordonnés par le nouveau responsable suprême des opérations du Hezbollah, Mustafa Badr al-Din. Chef de la sécurité extérieure depuis deux ans, ce dernier s’est vu confier le commandement opérationnel du mouvement le 6 novembre. Il a effectué toute sa carrière dans les services extérieurs aux côtés de Imad Mughniyeh, tué en 2008 à Damas et dont il a épousé la fille. Lors de la dernière visite du président syrien Bachar al-Assad à Paris, le président français Nicolas Sarkozy lui avait demandé d’exercer son influence auprès de son allié libanais pour le ramener à la raison.
Liban : la stratégie d’intimidation du Hezbollah
