Il y a un an, à Copenhague, à la grande déception de ceux qui se faisaient encore des illusions, la conférence de l’Onu sur l’environnement se terminait en queue de poisson et confiait à celle de Cancùn, début décembre 2010, la difficile mission de faire mieux. 193 pays étaient représentés, avec un lourd soupçon de négociations secrètes préalables entre les grandes puissances au détriment des pays en développement, particulièrement africains, déjà gravement touchés par les perturbations climatiques provoquées par l’industrialisation des pays développés. Il fallait exorciser « Copenhagen », mais le texte onusien ne traite ni de mesures contraignantes visant à réduire l’émission de gaz à effet de serre, ni de l’avenir du protocole de Kyoto, la question qui fâche, et qui était, quand même, la raison première des deux sommets. « Pour nous, a déclaré Tosi Mpanu-Mpanu, président du groupe des pays africains, le protocole de Kyoto, c’est “ça passe ou ça casse”. Nous en avons besoin. Nous appelons tous les pays riches à tenir leurs promesses. » Naturellement tout le monde a fait semblant de se féliciter du texte final avec la création d’un « fonds vert » de 100 milliards de dollars dont on ne sait pas, comme pour les promesses de Copenhague, comment il sera financé. « Cela fera l’objet de discussions ultérieures », comme d’habitude. Seul Evo Morales, le président bolivien, a réagi et annoncé qu’il présenterait un recours devant la Cour internationale de justice au prétexte qu’une approbation sans consensus est contraire aux règles de la convention-cadre de l’Onu sur les changements climatiques. Rendez-vous à Durban pour la prochaine grand-messe, au mépris des peuples.