Malgré une bonne progression de la Democratic Alliance d’Helen Zille, l’ANC, parti historique, réussit encore à mobiliser les électeurs et à emporter des municipalités.
En dépit de la situation dramatique que continuent de connaître les millions de Sud-Africains des townships, la loyauté à l’ANC, qui fêtera ses 100 ans le 8 janvier 2012, a été la plus forte. Les résultats provisoires des élections municipales (278 municipalités) montrent que le parti historique au pouvoir depuis 1994 a emporté, sur 97,1 % des bureaux de votes, 63,6 % des voix et 5214 sièges municipaux nationalement, contre environ 22 % pour la Democratic Alliance (DA) d’Helen Zille. Contrairement à ce que craignait l’ANC au début de la campagne électorale et, sans doute, grâce aux immenses efforts déployés par ses militants, les électeurs des townships sont donc venus voter en masse. Les élections ont été, de l’avis de tous, les plus disputées depuis l’avènement de la démocratie en 1994, avec une présence plus importante de petits partis locaux (une centaine). « L’ANC a prouvé qu’elle est le seul parti qui peut changer la vie des gens », a déclaré Jacob Zuma, le président, à l’annonce des résultats partiels ajoutant que les électeurs avaient voté pour une organisation qu’ils connaissaient et en qui ils avaient confiance. Néanmoins, malgré une campagne musclée pour reprendre la municipalité de Cape Town à la DA, l’ANC, qui a demandé que les voix des bureaux de vote de Khayelitsha, le plus grand township d’Afrique du Sud, soient recomptées, n’a pas gagné son pari. Avec 62 % des voix contre 32 pour l’ANC, la DA se maintient aux commandes de la grande métropole sud-africaine, Patricia de Lille en est le nouveau maire. Au plan national, l’ANC enregistre, également un recul par rapport aux élections de 2006 où elle avait remporté 67 % des suffrages, tandis que la DA passe de 14 % à environ 22 %, résultats non définitifs mais probablement confirmés. Outre son fief de Cape Town, c’est dans les grandes villes de Johannesburg, Pretoria et Durban que la DA a le plus progressé. Compte tenu que seulement 8 % des électeurs sont blancs, la DA considère que, désormais, elle a brisé la barrière raciale. Le recul de l’ANC sonne comme un avertissement à un an des présidentielles. « Tout parti s’inquièterait de la perte de ne serait-ce qu’un point », a déclaré le porte-parole de l’ANC, Jackson Mthembu.