Les instances officielles du football français seraient-elles racistes, « comme la société » française, selon le mot de Pape Diouf ?
Les jeunes footballeurs français d’origine africaine et arabe vont-ils être discriminés à l’entrée des centres de formation en France afin de laisser plus de place à de jeunes joueurs « blancs » dans les rangs de la sélection nationale ? Selon le journal en ligne Mediapart, des hauts responsables du football français ont évoqué la possibilité de leur réserver un « quota », ce qui laisserait sur le bord de la route un grand nombre d’entre eux.
Ces révélations ont provoqué un charivari au sein des instances nationales du football français. Les responsables concernés ont multiplié les « explications » alambiquées pour tenter d’éteindre l’incendie. Certains ont évoqué une « simple réflexion » sur la double nationalité des candidats aux centres de formation, d’autres des « discussions informelles » sur la manière d’éviter que des jeunes internationaux rejoignent les équipes nationales de leur pays d’origine lorsqu’il ne sont pas retenus par la sélection française. Mais, il n’a jamais été question de « quotas », affirment-ils. Selon Mediapart, c'est lors d'une réunion datant du 8 novembre 2010 qu'aurait été prise la décision concernant la mise en place des quotas.
La Ministre des Sports, Chantal Jouanno, a demandé que la lumière soit faite sur cette scabreuse affaire. Elle a affirmé qu’une telle décision était « inimaginable parce que contraire à l‘histoire du football français, à la loi et à la constitution ». L’ancien président de l’Olympique de Marseille (OM), le charismatique Pape Diouf, a mis les pieds dans le plat en affirmant sur les ondes de la radio RMC que « le football français est à l’image de sa société, il est raciste, il exclut ».
On se souvient que le défunt président de la région, Georges Frêche, s’était publiquement étonné du nombre trop important, à ses yeux, de joueurs noirs dans la sélection nationale française de football. Depuis le reflux de la vague « black, blanc, beur » provoquée par la victoire de la France lors de la coupe du monde 1998, le sujet est devenu récurrent dans les discussions.