La crise bat toujours son plein dans les chaînes de l’Audiovisuel extérieur de la France.
Alors qu’une grève est annoncée à France 24 par l’intersyndicale du desk arabe, pour dénoncer la politique de recrutement et de promotion, la politique salariale, le temps de management et surtout les conditions de travail du desk Internet arabophone, la crise au sommet de l’AEF (Audiovisuel extérieur de la France), dont dépendent les chaînes France 24, RFI, Radio Montecarlo Al Dawlia et une partie de TV5) bat son plein. Surtout entre Alain de Pouzilhac, le PDG de l’AEF, et Christine Ockrent, la directrice générale déléguée. Un conflit ouvert oppose les deux têtes de l’AEF depuis des mois. Depuis, Christine Ockrent, qui touche pourtant près de 30 000 € par mois, ne met plus les pieds ni à RFI, ni à France 24. Selon des informations concordantes, elle demanderait plus d’un million d'euros comme indemnités de départ. Elle vient d’annoncer, dans un entretien au Monde, qu’elle va déposer plainte contre X pour "harcèlement moral". « Il existe une crise au sein de l'AEF qui n'est pas de mon fait, mais dont je suis la victime », déplore Mme Ockrent. Elle affirme ne plus avoir accès "à aucun dossier" depuis quatre mois, et vivre dans "un climat de violence, d'humiliation et de souffrances intolérables".
La directrice générale déléguée, qui dit vivre une "torture morale", précise que sa plainte sera déposée "dès la semaine prochaine".
Mme Ockrent accuse M. de Pouzilhac de considèrer France 24 comme "sa chose, sa propriété personnelle".
« Il s'est débarrassé avec brutalité d'un directeur de l'information qu'il jugeait trop proche de moi et a imposé, contre ma volonté, un directeur de la rédaction qui n'a pas caché qu'il voulait ma tête ! », s'insurge-t-elle.
Mme Ockrent affirme n'avoir "absolument pas" l'intention de démissionner de son poste et dément les rumeurs selon lesquelles elle négocierait ces fameuses indemnités de départ.
Revenant sur les accusations d'espionnage dont fait l'objet une de ses anciennes collaboratrices, Mme Ockrent affirme qu'une enquête privée diligentée par M. de Pouzilhac "n'a apporté aucun élément de preuve" contre elle et rappelle que l'enquête de police a été close "sans même qu'il ait été nécessaire" qu'elle soit entendue. A suivre.
Le personnel de France 24 a voté en décembre 2010 à 85 % une motion de défiance envers Christine Ockrent.
L'AEF chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5 Monde.