Le tribunal administratif a donné tort à la directrice de l’Ecole normale supérieure, mais elle n’a pas changé d’avis pour autant : pas de Stéphane Hessel pour ses élèves, un point c’est tout.
Après l'annulation de la conférence-débat du 18janvier à laquelle devait participer entre autres Stéphane Hessel, plus de 600 professeurs, élèves, employés et chercheurs de l'ENS avaient signé une pétition appelant la Direction à garantir au collectif Palestine la même liberté de parole et d'action que celle dont jouit tout autre groupe associatif de l'ENS. Le 4 février, le collectif a présenté une demande pour réserver une salle, afin d'organiser des conférences lors de l'Israeli Apartheid Week. Le collectif voulait réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israélo-palestinienne, et avait pour cela invité Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens. Plus de deux semaines plus tard, la Direction a rejeté cette demande sans motiver sa décision. Considérant qu'il s'agissait d'une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d'expression, le collectif a présenté le 24 février une requête au Tribunal Administratif pour faire annuler cette décision. Le tribunal a jugé en faveur du collectif, reconnaissant que « La directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale », et a ordonné à la Direction « de réexaminer la demande de salle présentée » par le collectif « dans un délai de trois jours ». Loin de réexaminercette demande, la Directrice de l’ENS s’est contentée hier de répéter son refus, mobilisant les mêmes arguments que ceux qui avaient conduit le tribunal à considérer qu’elle avait porté une « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion ». Le Collectif Palestine ENS décide donc de ressaisir le juge des référés puisque cette nouvelle décision viole autant que la première les libertés de réunion et d’expression.