Analyses et perspectives en discussion à l’Institut du monde arabe, à Paris.
A l’initiative d’Alain Juppé, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, un colloque s’est tenu, samedi 16 avril, à l’Institut du Monde Arabe, sur le thème "le printemps arabe : enjeux et espoirs d’un changement". Cette manifestation, organisée en étroite collaboration avec l’IMA, a été ouverte par Dominique Baudis, président de l’Institut du Monde Arabe, et Alain Juppé, qui a prononcé une allocution.
Quatre tables-rondes se sont succédé et ont été respectivement consacrées à l’analyse puis aux perspectives du "printemps arabe", puis aux témoignages et aux actions à venir des acteurs du "printemps arabe".
Ce colloque a l’ambition de débattre des enjeux et des espoirs suscités par les révolutions arabes. Des personnalités arabes de premier plan connues pour leur engagement en faveur des droits de l’Homme, y participent. Ils pourront échanger entre eux et avec des participants français issus du monde de la recherche, de l’économie, de la culture, de la société civile et des médias ainsi que des responsables publics.
La qualité et la diversité des intervenants et des acteurs a permis de poursuivre une réflexion de haut niveau pour mieux comprendre les évènements récents survenus dans le monde arabe et enrichir le débat public à la fois dans notre pays, entre les pays des deux rives de la Méditerranée et dans les pays arabes eux-mêmes.
Alain Juppé a tiré les conclusions de cette grande journée de travail et d’échanges dans un discours fleuve.
C'est une première pour le Quai d'Orsay. Le chef de la diplomatie, Alain Juppé, a proposé samedi pour la première fois un dialogue aux mouvements islamistes dans le monde arabe dès lors qu'ils appliquent les règles du jeu démocratique et refusent toute violence.? ?"Nous devons parler, échanger nos idées avec tous ceux qui respectent les règles du jeu démocratique et bien sûr le principe fondamental du refus de toute violence",a-t-il déclaré en clôturant un colloque sur "Le printemps arabe", organisé par son ministère à l'Institut du monde arabe à Paris. "Ce dialogue, je souhaite qu'il s'ouvre sans complexe avec les courants islamiques dès lors que les principes que je viens d'évoquer, les règles du jeu démocratique, sont respectés",a ajouté le ministre. Selon une source diplomatique, cette prise de position d'Alain Juppé, qui voulait parler de courants "islamistes" et non islamiques, est radicalement nouvelle pour la politique de la France à l'égard du monde arabe. "La France est ouverte au dialogue avec tous les acteurs du jeu démocratique" dans les pays en révolution, a précisé ce diplomate.