Pour adhérer à l’Union européenne, la Turquie doit encore réaliser des progrès, notamment dans le respect des droits de l’homme.
Les progrès en matière de droits de l’homme en Turquie sont insuffisants, selon le rapport annuel de la Commission de l’Union européenne publié le 14 octobre 2011, qui porte sur la période octobre 2008-septembre 2009. La Commission reconnaît, certes, les efforts accomplis en matière de langues minoritaires (création d’une chaîne de télévision turque en langue kurde), d’octroi de permis de travail à des prêtres étrangers et d’actions diplomatiques devant aboutir à une normalisation des relations avec l’Arménie et à l’ouverture de la frontière. Mais le compte n’y est pas pour pouvoir espérer adhérer à l’Union européenne. Le code de la famille ne donne toujours pas l’égalité des droits aux épouses, la Convention de l’Onu contre la torture n’a pas encore été signée, et restent toujours en discussion dans des commissions et autres sous-commissions la liberté d’expression, de religion, de pensée, les droits sociaux et économiques (y compris les droits des enfants), la question de la torture et des mauvais traitements dans les prisons, l’impunité des atteintes aux droits de l’homme.
Si la Turquie veut intégrer l’Union européenne, elle devra, également, mettre fin aux violences conjugales, aux crimes d’honneur et ouvrir le monde du travail aux femmes, éradiquer le travail des enfants et les emprisonnements de mineurs. Sur le plan international, elle devra ouvrir ses ports et aéroports à la république de Chypre et avancer dans les négociations pour la réunification de l’île. Le « modèle de démocratie » que prétend être la Turquie a encore beaucoup d’efforts à faire pour répondre aux critères internationaux les plus élémentaires.