Les différents procès auxquels est confronté le chef du gouvernement italien déstabilise la majorité parlementaire.
La majorité de droite a failli imposer les 31 mars et 1er avril au Parlement, en inversant l’ordre des travaux, une loi sur le « procès court » et sur une prescription courte pour les justiciables avec un casier vierge – ce qui est encore le cas de Berlusconi… A la veille d’une audience du procès pour abus de confiance et fraude fiscale dont il est accusé pour le management jusqu’en 2009 (!) de sa société Mediatrade, et quelques jours avant l’ouverture du procès pour ses frasques avec la jeune marocaine Karima El Mahroug« Ruby, la voleuse de cœurs », la loi qui devait être examinée au Parlement a paru comme une provocation aux députés de l’opposition. Le ton a monté et le président de la chambre, Gianfranco Fini, a suspendu la séance. Il était alors question de la trente-huitième loi ad personae de l’ère Berlusconi ! Des lois qui, à fur et à mesure, l’ont mis à l’abri d’une condamnation dans les 31 procès intentés par la justice italienne depuis qu’il est entré en politique en 1993.
Le coté pernicieux de celle soumise en toute urgence ces jours-ci à la Chambre, est qu’elle était présentée comme partie d’une réforme historique du système judiciaire italien, dont la lenteur est incontestable et que l’opinion attendait depuis longtemps. Mais, comme l’ont souligné nombre d’éditoriaux de la presse italienne, il ne s’agissait en réalité que de l’énième opération de sauvetage du soldat Berlusconi, (jugé actuellement dans quatre procès). Absent lundi matin 4 avril, du procès Mediatrade, pour cause d’un voyage imprévu en Tunisie motivé par la nouvelle vague de réfugiés échoués à Lampedusa, il ne devrait pas non plus assister à celui de mercredi 6 avril, le « Rubygate ». Dans cette affaire, SilvioBerlusconi, 74 ans, est accusé d’avoir payé les prestations sexuelles de Ruby alors qu’elle était mineure, un délit passible de six mois à trois ans de prison. Le président du conseil est aussi accusé de concussion (abus de pouvoir) pour avoir fait libérer Ruby après une interpellation pour vol : un délit passible de 12 ans de prison. Même sans l’accusé, on peut parier que les media suivront nombreux ce procès, outre la désormais fameuse Ruby, 33 « call girls », sont appelées à témoigner.