La ministre française des Affaires étrangères ne conservera probablement pas son poste au-delà de la semaine prochaine. Ses « relations » tunisiennes et sa défense maladroite lui auront coûté son poste.
La messe est dite : Michèle Alliot-Marie va payer, probablement la semaine prochaine, pour ses turpitudes tunisiennes en pleine « révolution du jasmin ». Elle doit faire les frais d’un remaniement ministériel – dont l’ampleur n’est pas encore connue – qui lui retirerait les Affaires étrangères et la laisserait hors du gouvernement pour la première fois depuis plusieurs années.
Selon des informations concordantes, Nicolas Sarkozy a décidé de faire vite pour remplacer la ministre d’Etat, afin de satisfaire une partie des « grognards » de la majorité présidentielle, qui craignent qu’un retard excessif dans le remplacement de MAM n’ait des conséquences désastreuses sur les cantonales (en mars), dont dépend aussi le maintien ou non d’une majorité de droite de Sénat.
En pleine tourmente tunisienne, MAM, qui se trouvait en vacances en Tunisie, n’avait pas mesuré l’ampleur des événements en cours, qui devaient entraîner la chute du président Ben Ali et sa fuite en Arabie Saoudite. Elle avait ensuite multiplié les déclarations maladroites pour se dédouaner de cette faute professionnelle et pour minimiser ses relations avec Aziz Miled, un membre du clan Ben Ali, qui avait mis son avion privé à sa disposition pendant ses vacances. L’opposition s’en est saisi pour faire du « cas MAM » le mauvais exemple à ne plus jamais suivre par un dirigeant français.
Michèle Alliot-Marie devrait être remplacée par Alain Juppé, ministre de la Défense, qui céderait son portefeuille actuel au sénateur Gérard Longuet, selon le scénario le plus probable et qui éviterait un jeu de chaises musicales fort délicat à un an de l’élection présidentielle. Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, aurait obtenu les coudées plus franches que MAM dans la conduite de la politique étrangères française, qui reste cependant un "domaine réservé" du chef de l'Etat.