Les producteurs et utilisateurs d’uranium appauvri dans les munitions révèlent aujourd’hui la dangerosité de ce produit pour les utilisateurs.
Dans une réponse écrite à une question de Bill Wilson, membre du Parlement écossais, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a reconnu que l’uranium dit « appauvri », utilisé dans les munitions depuis la première guerre du Golfe (1991) n’est pas « sans danger ». Il a, cependant, nié les conséquences à long terme sur la santé et l’environnement. Pourtant, en Grande-Bretagne, le stockage et la manutention de ces munitions font l’objet d’une législation stricte dont la loi de 1993 sur les substances radioactives et celle de 2000 sur le contrôle des radiations. Contre toute évidence, le ministre a également affirmé qu’aucun des 3400 vétérans de la guerre du Golfe pris en charge médicale dans le cadre du Programme d’aide aux vétérans n’a montré de signe de contamination radioactive. Il a rappelé, en outre, que le Royaume Uni n’a pas soutenu la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies appelant les producteurs et utilisateurs de munitions à l’uranium à plus de transparence, sous-entendant qu’elles présentaient un danger.
Autre pays européen, autre son de cloche. En Italie, le ministre de la Défense a, lui aussi, répondu, aux questions d’une député, Teresa Bellanova. Selon le ministre, au moins 2727 vétérans des Balkans, d’Irak, du Liban et d’Afghanistan, mais également stationnés en Italie sur les sites de stockages, sont reconnus avoir été contaminés par l’uranium et présenter des pathologies liées à une exposition à des particules radioactives. Un certain nombre ont déjà été indemnisés. Plus de 200 seraient décédés. Contrairement à l’Italie, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis continuent de nier les dangers des munitions à l’uranium, ce qui est grave pour les personnels militaires, mais aussi, et sans doute surtout, pour les populations locales.