Un soi-disant groupe de « lecteurs mécontents » attaque un livre de Jimmy Carter paru en 2006 sur la Palestine.
5 millions de dollars de dommages et intérêts, voilà la somme réclamée par un groupe de maccarthystes américains à l’ancien président Jimmy Carter pour son livre « Palestine – la paix, pas l’apartheid » paru il y a cinq ans.
Ce soi-disant « groupe de lecteurs mécontents » autoproclamés le traine devant les tribunaux avec un objectif bien précis. Leur requête, déposée devant la cour fédérale de Manhattan, affirme que ce best-seller édité en 2006 « est truffé d’erreurs démontrables, d’omissions et de déformations intentionnelles de la réalité dans le but de promouvoir la propagande de Carter contre Israël. »
Cette action en justice collective accuse le prix Nobel de la Paix 2002, ainsi que son éditeur Simon & Schuster, de rupture de contrat, d’enrichissement injuste et de tromperie pour avoir fait la promotion de ce livre (27 dollars, prix de couverture) en tant qu’œuvre non fictionnelle. « Cette requête met en cause les actions des accusés visant à capitaliser sur le statut de Carter en tant qu’ancien président des Etats Unis, pour induire en erreur des lecteurs naïfs qui ont pensé pouvoir faire confiance à leur ancien chef de l’Etat pour dire la vérité, » lit-on sur les documents remis au tribunal.
L’attaché de presse de Jimmy Carter n’a pas répondu à notre demande de commentaires, mais Simon & Schuster a qualifié les poursuites de « frivoles » et « sans fondement. »
« C’est une attaque ignoble contre la liberté d’expression et nous avons l’intention de nous défendre avec vigueur, » a déclaré son porte-parole Adam Rothberg.
Mais la police de la pensée a encore de beaux jours devant elle.