Le dramaturge britannique Harold Pinter (à dr. sur la photo), décédé le 24 décembre 2008, a été décoré à titre posthume par le gouvernement cubain lors d’une cérémonie à Londres.
Sa veuve, lady Antonia Fraser, a reçu la médaille de l’Amitié, avec une citation signée par Raul Castro, en reconnaissance de la position ferme de Pinter contre l’impérialisme et la guerre et « son soutien révolutionnaire pour la révolution cubaine ». Pinter fut « le dramaturge le plus exceptionnel et le plus influent de sa génération », poursuit la citation. Et en tant qu’un leader de la Campagne de solidarité avec Cuba, Pinter a signé plusieurs lettres contre le blocus de Cuba et l’emprisonnement injuste des « Cinq de Miami », qui croupissent toujours dans les prisons américaines, rappelle le texte.
Harold Pinter n’a jamais visité Cuba. Il a séjourné au Nicaragua dans sa période révolutionnaire qui embrasa son imagination, et a toujours affirmé son soutien à ceux qui, dans les arrière-cours américaines, ont payé un prix élevé pour une ligne politique opposée à Washington. Lady Antonia a souligné combien son époux aurait aimé une telle médaille. « Harold avait un sens de la justice si puissant, a-t-elle déclaré. Il disait toujours ce qu’il pensait. » Elle rappela à l’assistance les mots de Pinter lors de la remise de son prix Nobel : « Un écrivain doit casser le miroir car c’est de l’autre côté du miroir que la vérité nous regarde. » La vérité nue était la spécialité de Pinter, dans son art comme dans ses positions politiques. Il aurait apprécié de voir que le salon de la résidence de l’ambassadeur était rempli des acteurs qui ont joué dans les nombreuses pièces qu’il a léguées au monde.