La chaîne pourrait faire les frais des restrictions budgétaires américaines. Ses concurrentes, Al Jazeera et Al Arabiya, qui n’ont de comptes à rendre à personne, sont de redoutables adversaires.
Le président américain Barack Obama aurait, selon le quotidien koweitien Al Jaridah, instruit ses collaborateurs en charge du Moyen-Orient, de prendre les mesures nécessaires pour la fermeture de la chaine américaine en langue arabe, Al Hurrah, dont le financement (100 millions de dollars par an) est voté chaque année par le Congrès. Créée par l’Administration G.W.Bush après l’invasion de l’Irak pour « vendre » l’image des Etats-Unis dans le monde arabe, cette chaîne a du mal à atteindre son objectif. Selon une étude soumise à la Maison blanche après le déclenchement des révoltes arabes, Al Hurrah n’aurait pas pu gagner, malgré des moyens conséquents, « plus que 2 % d’audimat ». Contrairement, dit l’étude, « aux chaines qatarie et saoudienne, Al-Jazeera et Al-Arabiya, qui dominent le marché et servent mieux qu’Al Hourra la politique américaine dans la région » !
Engagé dans une politique de chasse au gaspillage budgétaire, Obama, dit le journal, est désormais favorable à sa fermeture. D’autant que le Congrès avait diligenté une enquête sur la mauvaise gestion et la corruption à une vaste échelle qui gangrènerait la direction de cette chaîne censée montrer à l’opinion publique arabe les « vertus de la transparence et de la bonne gouvernance » américaines. Depuis sa fondation en 2005, cette chaîne aurait englouti en pure perte la bagatelle d’un milliard de dollars. Ce n’est certes pas comparable aux sommes englouties par la chaîne qatarie Al-Jazeera, dont le budget annuel est estimé à 1 milliard de dollars. Mais contrairement à sa consœur américaine, qui a des comptes à rendre au Congrès, Al-Jazeera, financée à perte par l’Emir du Qatar, n’a de compte à rendre à personne.