La progression démographique, favorable à la communauté hispanique, joue en faveur des Démocrates, au grand dam des Républicains.
Aux Etats-Unis, les élections de mi-mandat une fois terminées, il reste encore deux à l’occupant de la Maison Blanche pour exercer le pouvoir, mas déjà les regards se tournent vers les élections présidentielles de 2012 ! Ce qui revient à dire qu’à peine installé pour un mandat de quatre ans, on pense au prochain mandat ; quatre ans, est-ce un chiffre sérieux ?
Il y a sept mois, les démocrates ont subi une défaite indéniable aux élections législatives et locales. Restent 17 mois avant le prochain scrutin présidentiel mais déjà, les sondages sont à l’œuvre et les résultats – autant en avance qu’ils soient – démontrent que les Républicains, en dépit de leur victoire récente, pourraient bien avoir un problème majeur en plus de leurs propres contradictions internes entre conservateurs « normaux » et extrémistes genre Tea party.
Il s’agit d’une question de démographie. Les chiffres publiés par le bureau du recensement démontrent la croissance massive de la population hispanique en Amérique, une communauté que les Républicains ont essayé de gagner à leur cause, mais mal et sans succès.
Les chiffres parlent tout seul : aujourd’hui les Hispaniques représentent plus de 16 % de la population, devenant ainsi le plus grand groupe minoritaire du pays. Au cours de la dernière décennie, la croissance de la population est due, pour moitié, à la population hispanique. Presque un quart (25 %) des enfants de 17 ans ou moins sont des Latinos.
Cela pose un gros problème aux Républicains. Le candidat républicain de 2008, John McCain, loin d’être le plus dur de son parti à propos des lois d’immigration, n’a récolté que 31 % des voix latinos.
Et si le GOP pose un regard effrayé sur le passé, celui sur l’avenir est encore pire. Sur les neuf États où la population hispanique a augmenté par 100 % ou plus entre 2000 et 2010 et que McCain avait conquis, sept sont en train, plus ou moins rapidement, de passer d’Etats « rouges » (républicains) à Etats « bleus » (démocrates). De plus, les quatre Etats ayant la plus forte population hispanique – la Californie, la Floride, New York et le Texas – auront ensemble 143 voix au collège électoral pendant les dix prochaines années, ce qui représente plus de la moitié des voix dont a besoin un candidat pour gagner l’élection présidentielle.
Les débats sur la question des immigrés, où les républicains ne « brillent » pas par leur attitude « ouverte », seront suivis attentivement par cette communauté dont l’importance ne cesse de croître, lois anti-immigrés ou pas.