Au cours d’un dîner à la Maison-Blanche, pour célébrer le début du ramadan, le président Obama a exprimé son soutien au projet d’un centre communautaire islamique près du site de Ground Zero, théâtre des attentats du 11 septembre 2001 où se dressaient les tours jumelles.
Ce projet, avec piscine, salles de projection, de gymnastique, de conférences et de prière, a soulevé un tollé alors qu’il était censé représenter un symbole de fraternité. « En tant que citoyen et président, je crois que, dans ce pays, les musulmans ont le droit de pratiquer leur religion comme tous les autres, a déclaré Barack Obama. Et cela inclut le droit de construire un endroit de prière et un centre communautaire sur une propriété privée à Manhattan, en accord avec les lois locales. »
Mais si, comme l’affirment beaucoup d’Américains, « il existe une Amérique où la fidélité à la Constitution l’emporte sur les différences ethniques et les clivages religieux », il y a aussi, malheureusement, « une autre Amérique qui se voit comme une culture unique, qui se reconnaît dans un seul héritage religieux. » Cette deuxième Amérique n’a pas tardé à accuser Obama d’être « un musulman caché, qui s’appelle Obama Hussein Barack ».
Les vives protestations que les propos du président ont soulevées ont renvoyé les États-Unis aux pires idéologies d’une Amérique de plus en plus extrémiste. Même certains amis d’Obama, parmi lesquels le leader des démocrates au Sénat, Harry Reidn se sont dits choqués par sa position. De l’autre côté, on retrouve ses habituels détracteurs, tels Sarah Palin et consorts.
Le centre islamique, une tour – la Cordoba House, en référence au passé historique musulman de la ville espagnole de Cordoue –, était le projet de l’imam Feisal Abdul Rauf. Cet imam à la tête d’une mosquée de New York depuis 1983, auteur et militant pour de bonnes relations entre le monde islamique et l’Occident, se voit aujourd’hui diabolisé.
Et pendant que le président sillonne les quatre coins du pays en prévision des élections de mi-mandat du 2 novembre, le voilà confronté à une question brûlante inattendue : faut-il oui ou non construire ce centre islamique près de Ground Zero ? Question qui ne fait que renforcer le doute sur la fameuse tolérance de l’Amérique accueillant à bras ouverts tous les damnés de la terre…