Lavrov accuse l’Otan de violation des conventions de Genève
Les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi suscitent des questions, a déclaré le chef du MAE de Russie Sergei Lavrov dans une interview à la station de radio «La Voix de la Russie» et deux autres radios fédérales.
Le ministre russe des affaires étrangères a commenté pour la première fois la mort de l’ex-leader de Libye.
«J’ai entendu des déclarations de plusieurs leaders mondiaux qui se disent satisfaits et même contents au sujet de la fin du dictateur. Je ne vais pas donner une appréciation à ces déclarations. Nous sommes obligés de nous appuyer sur les faits et sur le droit international. Celui-ci affirme que pendant des conflits militaires des règles internationales humanitaires sont en vigueur. Elles sont fixées dans les Conventions de Genève adoptées à la fin des années 40, puis complétées par différents protocoles. Il est nettement dit dans ces conventions que dès qu’un membre du conflit armé est fait prisonnier, des procédures spéciales entrent en vigueur, y compris l’assistance médicale. Or, d’après ce que nous avons vu à la télé, Kadhafi était fait prisonnier, lorsqu’il était blessé. Et après cela, il a été tué. Ce n’est pas par hasard qu’aujourd’hui, le département du Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a déclaré qu’il fallait faire une enquête sur les circonstances de sa mort».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également souligné vendredi 21 octobre que le convoi de l’ex-leader libyen « ne menaçait personne » lorsqu'il a été frappé par les forces de l'Otan, dont le mandat était la défense de la zone d'exclusion aérienne.
« Il n'y a aucun rapport entre la zone d'exclusion aérienne et une attaque contre un objectif au sol, en l’occurrence le convoi, d'autant qu'il ne peut être question de protéger des civils vu que ce convoi n'attaquait personne, on peut même dire qu'il était en fuite », a déclaré Sergueï Lavrov à l'antenne de la radio Echo de Moscou.
Sergei Lavrov a rappelé que le président russe Dmitri Medvedev avait déclaré à plusieurs reprises que Kadhafi n’avait plus de légitimité. Cette position de Russie était fixée dans les décisions du sommet du G8 dans la ville française de Deauville.