Cinq centrales hydro-électrique vont gravement endommager l’environnement, faune et flore comprises, de la Patagonie.
Le massacre écologique du sud de la Patagonie, au Chili, ne sera, probablement, pas évité. Au terme de trois ans de procédure, la vague de protestation a été balayée par un vote, le 10 mai, de la Commission d’évaluation environnementale (11 onze voix contre une) : le projet de construction de cinq centrales hydroélectriques sera réalisé, dont trois sur la rivière Pascua et trois sur la rivière Baker, véritable Mecque des pêcheurs en eau vive. L’investissement s’élèvera à près de 9 milliards de dollars. Le projet sera réalisé par HidroAysén, une société formée par Endesa Chili (51% des actions) et Colbun S.A. (49%). Défini sur le site d’HidroAyséen, comme « un projet de développement durable, capable de concilier le développement efficace des ressources hydriques de la région avec des activités d’importance vitale pour Aysén », le projet entraînera la construction de routes et de lignes électriques (rien ne dit qu’elles seront enterrées et c’est peu probable) sur 1600 km jusqu’à la capitale, Santiago. L’implantation totale des barrages et centrales couvrira près de 6000 hectares, nécessitera la coupe de larges part de forêts, éliminera les chutes d’eau et les cascades, détruira l’habitat des cerfs andins, espèce menacée dont il ne resterait, aujourd’hui qu’un millier de spécimens. Selon la dernière enquête IPSOS, 61% des Chiliens seraient opposés à ce projet. Robert F.Kennedy Jr, avocat du National Resources Defence Council (Conseil national pour la défense des ressources, basé aux États-Unis), s’est adressé au président chilien Sebastian Piñera pour qu’il annule le projet. Les défenseurs de la Patagonie vont engager de nouveaux recours. Les cinq centrales devrait produire 2.75 gigawatts d’ici douze ans, soit le tiers de la capacité hydroélectrique actuelle du Chili.