La réouverture du camp de détention destiné aux immigrés illégaux, sur l’île de Manus, de sinistre réputation, inquiète les défenseurs des droits de l’homme.
Contrairement à ses engagements, le Premier ministre australien travailliste, Julia Gillard, s’engage dans la même politique à l’égard des immigrés illégaux demandeurs d’asile indonésiens, irakiens ou afghans, que son prédécesseur conservateur, John Howard. Elle a décidé de rouvrir le camp de détention de l’île de Manus (Papouasie-Nouvelle Guinée), sur l’ancienne base militaire de Lombrum et d’en construire un nouveau à Timor-Est. Les camps de Manus et de Nauru avaient été construits par le gouvernement Howard et ont fonctionné de 2001 à 2004 dans des conditions inhumaines tandis que le camp de l’île de Christmas est toujours en fonction, et surpeuplé. Les négociations sont en cours entre les autorités respectives. C’est ce qu’à Canberra, on appelle la « Pacific solution », ou « Solution Pacific » avec un jeu de mot entre « pacifique » et « océan Pacifique ». Une façon de masquer la réalité qui se rapproche davantage d’une « solution concentrationnaire ». Le camp de Christmas Island est considéré comme un camp de haute sécurité où la police privée, Serco, chargée du maintien de l’ordre, n’hésite pas à utiliser gaz lacrymogène et autres armes. À Christmas Island sont détenus 2500 demandeurs d’asiles. Selon on récent rapport, faute de place, 144 détenus logent dans des salles de classe, 92 dans des entrepôts, 30 dans les halls de visite et 240 dans des tentes. En mars dernier, une émeute des demandeurs d’asile qui demandaient de meilleures conditions de vie et des réponses à leurs demandes parfois déposées depuis plus d’une année, a été durement réprimée. Julia Gillard a promis, en réponse, que les fauteurs de troubles seraient sévèrement punis et condamnés pour « actes criminels ».