Cinquante ans après les bombardements du Viêtnam avec ce défoliant extrêmement toxique, la pollution est toujours présente, avec ses effets sur la population.
Créé en 2007, le Groupe de dialogue vietnamo-américain sur l’agent orange/dioxine a mis en place un plan d’action jusqu’en 2019. Ce défoliant chimique, mortel, inventé par la multinationale criminelle Monsanto et employé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam, particulièrement de 1961 à1971, avec l’accord de J.F. Kennedy, continue à faire des ravages dans les régions bombardées il y a cinquante ans. Selon l’Académie nationale des sciences des États-Unis, 80 millions de litres ont été déversés, touchant 20 % des forêts du Sud Viêtnam et empoisonnant 400 000 hectares de terres agricoles. On estime que 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés à l’agent Orange, entre 1961 et 1971, auxquels il faut ajouter des victimes au Cambodge, au Laos et des civils et militaires américains présents sur le terrain ainsi que des troupes alliées, Australiens, Canadiens, Néo-Zélandais et Sud-Coréens. Depuis cinquante ans, la chaîne alimentaire continue d’être contaminée. Cancers, cécité, malformations congénitales frappent toujours les descendants des victimes directes. Monsanto et les fabricants Dow Chemical, Thompson, Diamond, Hercules et Uniroyal ont fait l’objet de plaintes diverses en justice. En 1984, ces entreprises ont signé un accord amiable avec les associations américaines de vétérans en échange de l’arrêt des poursuites. Les fabricants ont versé, alors, 180 millions de dollars à un fonds de compensation. Une goutte dans l’océan. Les plaintes des Vietnamiens et des Sud-Coréens n’ont pas pu aboutir, notamment un recours collectif, présenté aux États-Unis par l’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange/dioxine contre onze fabricants d’herbicide, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Quant à l’État fédéral américain, premier mis en cause par les victimes, il bénéficie d’une immunité pour tout acte commis en temps de guerre. À ce titre, il serait intéressant de connaître, un jour, le montant réel des dettes de guerre et de réparation des États-Unis envers les peuples de la planète, depuis la Seconde guerre mondiale. Quoiqu’il en soit, cinquante ans après cet acte criminel, le Viêtnam se bat toujours contre l’oubli et l’ignorance des effets à long terme de ce poison sur la santé humaine et l’environnement au Viêtnam. Ainsi, le programme du Groupe de dialogue s’est donné pour objectif de sensibiliser la population, de créer un fonds d’assistance des victimes et d’engager des actions de décontamination dans les zones polluées. Il a appelé, également, des entreprises américaines et vietnamiennes ainsi que les représentations diplomatiques au Viêtnam à soutenir activement ses actions. Le comité est présidé par le président du groupe des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale vietnamienne, l’agent orange/dioxine continue d’être au cœur des questions nationales vietnamiennes.