A la lumière des travaux d’Adam Smith, théoricien écossais du libéralisme économique du xviiie siècle, l’économiste et sociologue italien Giovanni Arrighi – qui a enseigné en Afrique du Sud et au Zimbabwe – propose une subtile analyse de l’énigme économique chinoise.
Ce fidèle de Fernand Braudel et ami de Samir Amin, déjà auteur d’une géographie de l’histoire du capitalisme (The Long Twentieth Century), s’attarde dans son dernier essai sur la survenue de la Chine comme nouvel acteur du marché mondial. Surtout, il défend la thèse selon laquelle « lorsque l’on écrira l’histoire de la seconde moitié du xxe siècle du point de vue de la longue durée, il est vraisemblable que le thème le plus important sera celui de la renaissance de l’Asie de l’Est […], premier signe annonçant que l’émancipation sociale et économique des peuples du monde non occidental est en cours ». Une analyse fort stimulante qui a le mérite d’ouvrir le débat. Malheureusement Arrighi, disparu en juin 2009, n’y prendra plus part.
Giovanni Arrighi,
Éd. Max Milo, 2009, 504 p., 29,90 euros.