Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud voudraient que la direction générale du FMI revienne à un homme – ou une femme – choisi selon ses compétences, non pas systématiquement à un Européen. Ont-ils une chance d’être entendus ?
Dès l’annonce de l’ouverture des candidatures pour le remplacement de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont violemment critiqué la nomination systématique d’un Européen à la tête de l’institution mondiale. « Nous sommes inquiets de la déclaration publique faite récemment par des hautes personnalités européennes affirmant que le poste de directeur devrait continuer à être occupé par un Européen », ont déclaré les directeurs FMI de ces pays. Cela « porte atteinte à la légitimité du Fonds ». Selon les BRICS, la crise financière 2008/2009 aux États-Unis et en Europe a montré le besoin de réformer des institutions comme le FMI et la Banque mondiale, dont la direction est systématiquement attribuée à un Américain, « pour refléter le rôle grandissant des pays en développement dans l’économie mondiale. » Il faut, disent-ils, abandonner la « convention non écrite obsolète » qui exige qu’un Européen dirige le FMI. Le choix du nouveau directeur devrait être connu fin juin. Pour l’instant, la ministre française de l’Économie et des Finances semble bénéficier d’un consensus européen ainsi que du soutien de la Chine, à en croire François Baroin, le porte-parole du gouvernement français. En ces temps de crise profonde en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande, il est clair que l’Europe fera tout pour garder le contrôle du FMI. Le souhait des BRICS de voir le directeur de l’institution sélectionné « après une large consultation des membres, sur la base de la personne la plus compétente, sans rapport avec sa nationalité », semble moins que jamais devoir être exaucé.