Le candidat qatari étant écarté, Blatter n’aura d’autre adversaire que lui-même pour un quatrième mandat.
Mohammed Bin Hammam s'est retiré de l'élection présidentielle de la Fifa, avant d'être suspendu dimanche 29 mai, le temps de l'enquête interne sur une corruption présumée, tandis que Joseph Blatter, président sortant, a été blanchi et doit donc être réélu mercredi 1er juin, alors que l'image de son instance est brouillée.
Le week-end a été agité. Un premier coup de tonnerre a résonné dans la nuit de samedi 28 à dimanche 29 mai.
Bin Hammam -Qatari de 62 ans, président de la Confédération asiatique et seul adversaire à l'élection présidentielle le 1er juin de Joseph Blatter, 75 ans, président sortant- a annoncé le retrait de sa candidature, avant son audition devant le comité d'éthique dans cette affaire de fraude électorale.
« Cela m'attriste que le combat pour les causes auxquelles je crois ait un tel coût : la dégradation de la réputation de la Fifa. Ce n'est pas ce que je souhaitais pour la Fifa et c'est inacceptable », écrivait Bin Hammam sur son blog.
Deux scénarios étaient alors envisageables. Soit Blatter se dirigeait vers un quatrième et dernier mandat, vainqueur par KO mercredi 1er juin, soit un nouveau « tsunami » pouvait frapper la Fifa d'ici lundi 30 mai, comme l'a prédit samedi 28 avril Jack Warner, vice-président de la Fifa, mis en cause dans cette affaire.
Mais de tsunami, il n'y en eut pas pour le camp Blatter à l'issue des auditions ce dimanche 29 mai devant le comité d'éthique au siège de Zurich de la Fifa.
Election maintenue
Blatter ? Blanchi. Bin Hammam ? Suspendu le temps des enquêtes, tout comme d'autres rouages présumés dans cette affaire, Warner, par ailleurs président de la Concacaf, et deux personnalités moins en vue, responsables du foot caribéen, Debbie Minguell et Jason Sylvester.
Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, a aussi indiqué que l'élection présidentielle était maintenue le 1er juin en dépit de tous ces remous : Blatter, est donc seul candidat à sa succession pour un quatrième et dernier mandat, comme lors de la précédente élection d'ailleurs.
Mais l'image de la Fifa, en maintenant cette élection à la date prévue en dépit de cette crise retentissante, est encore un peu plus brouillée.
Rappel des faits: L'affaire en cours a éclaté le 24 mai quand Chuck Blazer, membre du comité exécutif de la Fifa et secrétaire général de la Concacaf, a informé Valcke de "possibles violations" du code éthique et "fraudes" liées au scrutin au cours d'une réunion de la Confédération des Caraïbes (CFU) mise sur pied par Bin Hammam et Warner.
Mercredi 25 mai, le comité d'éthique a donc ouvert une procédure contre ces deux membres éminents du comité exécutif de la Fifa (et contre Minguell et Sylvester).
La Fifa a confirmé dimanche 29 mai étudier une allégation: Bin Hammam et Warner auraient offert pour 40.000 dollars (36.000 euros) de cadeaux à des Fédérations nationales en échange de leurs votes à l'élection présidentielle, lors de cette réunion à Trinidad les 10 et 11 mai. Bin Hammam est par ailleurs également accusé par la presse britannique d'avoir monnayé des voix pour que le Qatar obtienne la Coupe du monde en 2022.
Discours attendu
Ces révélations auraient-elles poussé Bin Hammam à retirer sa candidature ? Des sources proches du dossier évoquent des pressions de hauts responsables du Qatar.
Jusqu'ici, Bin Hammam s'était pourtant montré plus combatif. A sa demande, Blatter a été à son tour visé par une procédure du comité d'éthique et convoqué pour ce dimanche 29 mai. Selon le président de la Confédération asiatique, Blatter aurait été informé "à l'avance" par Warner de versements présumés d'argent en liquide aux participants de la Confédération des Caraïbes.
Accusation démontée par le comité d'éthique. Selon Petrus Damaseb, président du comité d'éthique, à qui la presse a demandé plusieurs fois de clarifier ses réponses, Blatter n'aurait pas été "informé", mais Warner lui aurait "demandé conseil" et Blatter lui aurait répondu de ne pas procéder à de tels versements. Selon Damaseb, il n'y avait donc pas de raison que Blatter rapporte des faits. Difficile à faire comprendre au grand public.
Le discours d'investiture de Blatter mercredi est maintenant très attendu.
Source : le Parisien