La présidente du Liberia et une célèbre activiste libérienne ont reçu conjointement avec une Yéménite le prix Nobel de la Paix 2011.
La présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf, sa compatriote et militante pour le droit des femmes Leymah Gbowee et la journaliste yéménite Tawakkol Karman ont reçu, conjointement, le prix Nobel de la paix. C'est une reconnaissance mondiale pour toutes les femmes d'Afrique, pour toutes les anonymes qui oeuvrent depuis des générations à nourrir le continent, à le développer et à l'organiser.
Elles, si souvent mal-aimées, violentées, répudiées, battues, niées dans leur essence, gagnent enfin une stature internationale à travers ces trois femmes emblématiques.
Ellen Johnson-Sirleaf, première femme à devenir présidente, en 2006, sur le continent africain, et qui plus est du plus ancien pays indépendant, le Liberia, qui venait de connaître une terrible guerre civile, est actuellement candidate à sa propre succession. La décision, politique bien sûr, de lui attribuer le Nobel de la Paix ne relève pourtant pas de la politique politicienne, même si l'on ne peut nier que cela va certainement mettre un coup de fouet à sa notoriété dans le pays. Quoi qu'on en dise, ce n'est pas le Nobel qui l'avait incitée à se représenter, mais le désir de poursuivre son programme en faveur du Liberia et des Libériens.
Leymah Gbowee, infatigable militante, est la fondatrice d'un mouvement d'émancipation des femmes plutôt original : il s'agissait, pour les femmes participantes, de se refuser aux hommes tant que se poursuivraient les hostilités dans le pays. En voyage aux Etats-Unis pour présenter un livre, elle a, dit-on, appris la nouvelle dans l'avion qui l'emportait de San Francisco à New York.