La signature, le 14 mai 2010 (photo), d’un accord entre l’Éthiopie, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie sur un nouveau partage des eaux du Nil a été suivie de l’adhésion du Kenya, alors que le Burundi, l’Érythrée et la République démocratique du Congo restent dans l’expectative.
Cinq des dix États de l’Initiative du bassin du Nil tentent ainsi de forcer la main de l’Égypte et du Soudan. Leur décision de créer à Addis-Abeba une commission chargée de réguler tout projet (canaux d’irrigation, barrages…) concernant le fleuve heurte de front les deux bénéficiaires actuels du partage de ses eaux.
Les premiers accords de 1902 et 1929 avaient été imposés par la position dominante de la Grande-Bretagne. Celle-ci avait décidé en faveur des deux pays de l’aval, très dépendants des eaux du Nil, contre ceux de l’amont, largement alimentés par les pluies.
Les accords ont été renouvelés par l’Égypte et le Soudan en 1959, en l’absence de l’Éthiopie. Tandis que se crispent les positions, le ministre israélien des Affaires étrangères visite l’Éthiopie, l’Ouganda et le Kenya, alors que le Sud-Soudan, où coule le Nil Blanc, menace de se séparer du Nord.