La situation se durcit au Yémen, depuis que le président Saleh a refusé la médiation des monarchies du Golfe.
Depuis le refus du président Ali Abdallah Saleh de signer l’accord sur une sortie de crise négociée par les monarchies du Golfe, il y a une semaine, la confrontation avec le dirigeant de la puissante confédération tribale des Hached, Sadeq al-Ahmar et ses trois frères, avec son régime est montée d’un cran. En réprésailles à l’occupation par les partisans du Cheikh Sadeq al-Ahmar de plusieurs ministères et administrations, les forces loyales au Président Saleh ont bombardé les résidences de plusieurs chefs tribaux. La stratégie de la terre brûlée adoptée par les deux parties a semé la panique dans les monarchies du Golfe et dans les chancelleries occidentales. En moins d’une semaine, ces confrontations ont provoqué une centaine de morts, trois humanitaires français enlevés et une ville, Zinzibar, dans le sud, tombée entre les mains d’hommes armés se revendiquant d’Al-Qaïda.
Cette dégradation a amené l’Arabie saoudite à peser de tout son poids auprès du clan al-Ahmar, traditionnellement proche d’elle, pour signer une trêve. Un accord tacite mais fragile a pu ainsi être trouvé. Ainsi, les hommes du chef tribal Sadeq al-Ahmar évacuaient dimanche 29 mai, en vertu de cet accord, des bâtiments officiels à Sanaa dont ils avaient pris le contrôle à la faveur de combats contre les forces fidèles au régime, selon le correspondant de l'AFP sur place. ??Les partisans armés du puissant chef de la confédération tribale des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, ont déjà remis à un comité de médiateurs le ministère de l'Administration locale. ??Ils devaient évacuer dans le courant de la journée d'autres bâtiments publics, dont le siège de l'agence de presse officielle SABA dans le quartier d'Al-Hasaba.?? Les partisans du chef tribal avaient exigé avant d'évacuer les bâtiments d'avoir des garanties selon lesquelles ils ne seraient pas utilisés par les forces pro-Saleh.?? Plusieurs bâtiments du quartier d'Al-Hasaba ont été fortement endommagés par les combats, notamment le domicile de cheikh Sadek al-Ahmar, le ministère de l'Intérieur et les locaux de l'agence SABA et de la compagnie nationale d'aviation Yemenia, selon le correspondant de l'AFP.?? Nous ne voulons pas d'affrontements à Sanaa, mais Ali Abdallah Saleh a voulu provoquer une guerre civile, il a attaqué nos maisons et nous nous sommes défendus, a déclaré à l'AFP cheikh Hachem al-Ahmar, un des frères de cheikh Sadek.??Dans le reste de la ville, des barrages ont été érigés par les forces fidèles au président Saleh et par les unités dissidentes de l'armée, au milieu d'un déploiement renforcé de blindés et de mitrailleuses. ??Les forces du général Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation, contrôlent le nord et l'ouest de la capitale, alors que les forces fidèles à M. Saleh tiennent le reste de la ville