Sur ordre du premier ministre irakien, complice notoire du régime des mollahs, le camp d’Achraf, abri fragile de la résistance iranienne, a été sauvagement attaqué le 8 avril dernier. Une tragédie aggravée par la mollesse de la communauté internationale.
Depuis le 8 avril dernier où les forces armées irakiennes sous les ordres de Maliki ont attaqué le camp d’Achraf, le bilan s’alourdit. L’Onu vient de reconnaître 34 morts parmi les habitants d’Achraf, dont huit femmes, pour la plupart tués par balles. Certains habitants ont été écrasés délibérément par des véhicules blindés. L’organisation des Moudjahidine du peuple dont 3 400 membres résident dans ce camp depuis plus de deux décennies fait également état de 346 blessés, dont 225 par balles, d’autres souffrent de blessures dues à des éclats et des explosions. Plusieurs blessés qui manquent de moyens médicaux sont dans un état critique.
Ce massacre a déclenché une vague de condamnations internationales contre l’Irak. Les États-Unis et l’Union européenne, à l’exception notable de la France, se sont précipités pour condamner ce crime et réclamer une mission d’enquête. Aux États-Unis, des sénateurs et membres du Congrès ont vivement critiqué la passivité des forces américaines devant une telle tragédie. Achraf est devenue le baromètre de l’influence des mollahs iranienne en Irak. À Bagdad, des voix au sein même du gouvernement commencent à mettre en cause Maliki, notamment son vice-premier ministre Saleh Mutlak.
À Téhéran, les autorités font pression pour mener l’opération jusqu’au bout. En effet le Guide suprême considère qu’Achraf et la source de tous ses malheurs et inspire l’insurrection dans le pays. Les Pasdarans s’inquiètent de la tournure des événements et ont convoqué à Téhéran plusieurs personnalités irakiennes : Ahmad Chalabi, connu pour ses services au régime des mollahs, Adel Abdolmehdi, vice-président irakien démissionnaire, et Ibrahim Jafari, ancien premier ministre. Ils ont été briefés par Ghassem Soleimani, le commandant de la force terroriste Qods et d'autres Gardiens de la révolution pour soutenir Maliki dans ses efforts de démantèlement d’Achraf.
Lors d’une conférence à Paris, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a rendu public le document confidentiel des ordres d’opération de l’armée irakienne où le commandant de la 5e division de l’armée irakienne désigne les habitants d’Achraf comme « ennemis » et donne pour mission à cinq bataillons d’occuper par la force de secteurs du camp où toute résistance devra être réduite à néant. L’armée irakienne était censée protéger les habitants du camp tous protégés par la quatrième convention de Genève.
Amnesty International a demandé d'urgence une enquête indépendante comme Navi Pillay, la Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme : « Il doit y avoir une enquête complète, indépendante et transparente et toute personne responsable d'une utilisation excessive de la force doit être poursuivie. » Elle a ajouté : « Tous les détails de ce qui s'est exactement passé dans la matinée du 8 avril sont seulement en train de commencer à émerger. »
Pour Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI, le gouvernement irakien n'est pas compétent pour mener une enquête. Le résultat d'une enquête menée par des criminels sur les crimes qu'ils ont commis est clair à l'avance.
Elle a souligné que « la nomination d'un représentant du Conseil de sécurité des Nations unies est indispensable pour mener une enquête ». La résistance iranienne réclame immédiatement le déploiement des forces de l’Onu pour protéger le camp d’Achraf.