Ce parti, qui se défend d’avoir une orientation théocratique, a l’ambition de remporter la moitié des sièges aux prochaines législatives.
Les Frères musulmans égyptiens, le plus influent mouvement d'opposition du pays, ont annoncé samedi 30 avril la création de leur propre parti, baptisé le "Parti de la liberté et de la justice", avec l'ambition de remporter la moitié des sièges aux premières élections législatives de l’après-Moubarak, prévues en septembre 2011. Elle ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle qui suivra, a annoncé son secrétaire général Mohammed Hussein.
La confrérie, née il y a 80 ans à Ismailya, sous la conduite d’un instituteur inspiré, Hassan el Banna, interdite en 1954 sous le régime de Gamal Abdel Nasser, devrait subsister en tant qu’association de la société civile officiellement reconnue.
Interdite, mais tolérée sous les régimes d’Anouar el-Sadate puis de Hosni Moubarak, elle avait permis ces dernières décennies à ses membres de participer en tant qu’indépendants aux élections. Elle comptait 88 députés dans l’avant-dernière assemblée législative, après une percée aux législatives de 2005, qui les avait vu remporter près de 20% des sièges.
Fin 2010, dénonçant une fraude massive du pouvoir pour contrer leurs candidats, les Frères musulmans s’étaient retirés au premier tour du scrutin.
Le nouveau parti islamique sera dirigé par un membre du bureau politique des Frères musulmans, Mohammed al-Moursi. Il a assuré qu'il serait "indépendant" de la confrérie et s'est défendu d'avoir une orientation "théocratique".