Raidissement des autorités syriennes envers les manifestants, il n’y aura plus ni clémence, ni indulgence.
Le rapport des forces entre les différents centres de pouvoir au sein du régime syrien vient de pencher définitivement en faveur des tenants de la manière forte. Le président syrien Bachar al-Assad a été sommé de se soumettre à ce choix ou à se démettre. Plusieurs responsables syriens se sont succédés pour crier au « complot étranger » et pour appeler à la fermeté. C’est le message que vient de transmettre le ministre syrien des Affaires étrangères Oualid al-Mouallem aux ambassadeurs de treize pays.
Mais le signal le plus clair a été émis par le ministère de l’Intérieur qui a publié un communiqué annonçant la « fin de l’indulgence » et du « laissez aller » dans « l’applicationde la loi et la sauvegarde de la sécurité du pays et du citoyen »
Voici quelques extraits de ce communiqué lourd de menaces tel que publié par l’agence syrienne d’information officielle Sana :
"Des groupes de citoyens sont sortis ces dernières semaines en manifestations dans nombre de régions du pays surtout les vendredis, proclamant nombre de revendications qui ont vite trouvé une réponse positive auprès de la direction, avec l'annonce d'une série de mesures et de décrets qui serait pris successivement dans le cadre du processus de développement et de modernisation que connait actuellement la Syrie.
Soulignant la réaction de "certaines personnes animées de vengeance et des intrus étrangers à notre peuple et poussés par des milieux étrangers bien connus et de connivence avec les campagnes d'incitation véhiculées par des chaînes satellitaires et des réseaux d'Internet" que les initiatives prises et la réponse favorable aux revendications des masses ne lui ont pas plu, le communiqué poursuit : "Il s'est avéré que ces gens ne veulent pas les réformes et ne sont pas intéressés par les revendications populaires ni par l'interdiction du recours aux armes, et ils ont en profité pour s'infiltrer dans les rangs des manifestants et parmi les cortèges des obsèques des martyrs et ils ont commencé à tirer aveuglement afin de faire une scission entre les citoyens et les agents de la sécurité. Ils ont aussi incendié les institutions officielles et de services, et poussé certains à agresser les agents militaires et de sécurité qui respectaient l'ordre de ne pas tirer le feu, ce qui a fait nombre de martyr ou blessés parmi eux".
"Le ministère de l'intérieur exhorte les citoyens à saisir la réalité de ce qui se passe et les dessous du plan, à démasquer les criminels, à les neutraliser et à les dénoncer là où ils se trouvaient pour les traduire en justice afin de démasquer leurs desseins et ceux de leurs instigateurs", ajoute le communiqué affirmant que les autorités syriennes, "par souci de préserver la sécurité du pays, des citoyens et des entreprises gouvernementales et de services, sont dans l'obligation d'affronter ces gens et leurs commanditaires conformément aux dispositions de la loi qui définit les cas de l'usage des armes", précise le communiqué.
En conclusion, le communiqué souligne: "Le ministère de l'intérieur affirme qu'il n'y a plus lieu à l'indulgence ou à la clémence pour appliquer la loi et sauvegarder la sécurité du pays et du citoyen, tout en protégeant l'ordre public, sous le prétexte de manifester "que nous trouvons un état sain; mais nous ne permettrons pas qu'il ait sciemment d'amalgame entre manifester pacifiquement et saccager, attiser la sédition, déstabiliser l'unité ancrée et saboter »