Le changement à la tête de l’Egypte laisse présager un changement d’attitude du pays vis-à-vis d’Israël
Il n’y a plus de doute possible : le vent de changement démocratique qui souffle sur le monde arabe et qui a emporté avec lui l’un des plus fidèles alliés des Etats-Unis et d’Israël dans la région, à savoir l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, n’est pas du goût de l’actuelle équipe extrémiste au pouvoir en Israël. Et pour cause : à peine nommé à la tête de la diplomatie égyptienne, Nabil Alarabi, a déclaré que le blocus de Gaza constitue une violation du droit humanitaire international et qu’il faudrait modifier la position de l’Egypte sur cette question.
Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, sentant venir ce changement, et ayant constaté que l’opinion publique palestinienne n’accepte plus l’état de division, a déclaré qu’il souhaiterait se rendre immédiatement à Gaza pour réunifier les rangs palestiniens. Le gouvernement du Hamas à Gaza, une fois n’est pas coutume, a accueilli cette initiative favorablement.
Pour les observateurs, les appels lancés par MM. Mahmoud Abbas et Ismaïl Haniyeh sont apparemment une réponse aux rassemblements et manifestations populaires qui ont dominé les territoires palestiniens dernièrement, quand des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté pour exiger de leur direction respective à gaza et à Ramallah la fin de la division.
Mais c’était sans compter avec l’intransigeance israélienne qui a repris ses raids et ses assassinats ciblés contre les dirigeants de Gaza, entrainant, du coup la reprise des tirs de roquettes du Hamas contre le territoire israélien.
Le mardi 22 mars, l’armée israélienne a tiré un obus contre un immeuble situé à l'est de la ville de Gaza, tuant trois jeunes Palestiniens ainsi que le propriétaire du bâtiment, selon des sources médicales. Le propriétaire se trouvait à l'intérieur tandis que les trois jeunes gens, de 12, 16 et 17 ans, jouaient au football à l'extérieur. Une douzaine d'autres Palestiniens, dont huit autres enfants, ont été blessés. Quatre sont dans un état jugé critique à l'hôpital Chifa de Gaza.
Contre toute évidence, les responsables israéliens ont affirmé ne pas rechercher d'escalade. Mais « ce massacre, a déclaré le porte-parole du Hamas, Ismaïl Roudhouane, ne restera pas impuni et l'entité sioniste doit s'attendre à une rude riposte. »
Cette escalade intervint au moment où les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du mouvement Hamas au pouvoir à Gaza, se sont dites prêtes, lundi 21 mars, dans un communiqué, à respecter à nouveau une trêve à condition qu’Israël "cesse son agression" contre le territoire palestinien.
Le résultat le plus immédiat de cette escalade est le sabotage du processus de réconciliation inter-palestinien, la possible annulation de la visite de Mahmoud Abbas à Gaza, la continuation de la colonisation effrénée dans les territoires occupés et la poursuite des assassinats de Palestiniens, dont les quatre gosses qui jouaient au football. Tout cela au nez et à la barbe de la communauté internationale, toute occupée, sous la houlette du chef de la « croisade », Nicolas Sarkozy, à corriger l’affreux Mouammar Kadhafi qui « massacre sa population ». Il est vrai que l’armée israélienne ne tue pas sa propre population, comme le fait Kadhafi, mais la population palestinienne.